Colère des agriculteurs : "On n’admettra pas que les camions soient bloqués, saccagés ou retournés", "nous respectons les normes", assure la Confédération marocaine de l'agriculture
"On n’admettra pas que les camions soient bloqués, saccagés ou retournés" et "nous respectons les normes environnementales et les normes d'étiquetage", assure Youssef Alaoui, secrétaire général de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural, sur France Bleu Roussillon, lundi 3 juin.
Des agriculteurs français et espagnols comptent bloquer sept points de passage le long de la frontière franco-espagnole, du Pays basque aux Pyrénées-Orientales, ce lundi. 3 000 à 4 000 personnes sont attendues, ont expliqué à franceinfo les "Ultras de l'A64", qui mènent cette mobilisation, qui n'est pas soutenue par les syndicats agricoles. Ces agriculteurs entendent peser sur le scrutin européen et réclament notamment une réglementation commune dans toute l'UE sur la question des pesticides, mais aussi sur les prix de l'énergie, dont le gazole non-routier.
L'autoroute A9 est fermée
L’autoroute A9 est déjà fermée à Leucate (Aude) dans le sens France-Espagne. "Il y a des accords de libre-échange de part et d'autre, rappelle Youssef Alaoui. La tomate cerise marocaine ne représente que 10% de la consommation française, répond parfaitement aux normes européennes. Il y a des contrôles sanitaires qui sont faits aux frontières, elle répond parfaitement aux normes d'étiquetage, puisque la provenance du Maroc est clairement indiquée."
Les agriculteurs français et européens reprochent au Maroc de pratiquer des salaires dix fois moins élevés qu'en France. "Dix fois moins élevés ? Je reste aussi sceptique sur ce chiffre-là", répond Youssef Alaoui. "Quand je connais le revenu moyen de l'agriculteur français qui est à peu près de 500€, je crois qu'on n'est pas très loin du salaire moyen ouvrier agricole marocain."
La France reste bénéficiaire et excédentaire sur les importations marocaines
Les importations de tomates cerises sur le marché français représentent "50 000 tonnes". Mais selon la Confédération marocaine, "l’agriculture française est largement bénéficiaire et excédentaire sur les importations marocaines". "Globalement, la France reste excédentaire en matière d'export sur le Maroc, dont le blé français, et du moment qu’il répond parfaitement aux normes d'importation, il est tout à fait normal qu'il rentre, répond Youssef Alaoui. La France exporte aussi du fromage, l’agriculture française est globalement exportatrice et dans les accords de libre-échange, il ne faut pas regarder de manière partielle mais globale".
Le secrétaire général de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural "en appelle aux autorités françaises pour faire respecter les accords". "Est-ce que vous pensez qu'on va rester les bras croisés si effectivement on touche nos produits ? On n’admettra pas que les camions soient bloqués, saccagés ou retournés", prévient Youssef Alaoui.
"La France est un Etat de droit. Du moment que la tomate est arrivée en Europe, elle est passée au contrôle, je ne vois pas à quel titre elle serait bloquée, du moment que nous respectons les normes environnementales et les normes d'étiquetage", martèle Youssef Alaoui.
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