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Augmentation de la DGF face à la crise énergétique : "Un premier geste appréciable", qui ne suffit pas au président des "Villes de France"

Le président de l'association des "Villes de France" Gil Averous demande l'extension du bouclier tarifaire aux 6 000 communes les plus peuplées de France. Selon lui, c'est tout l'investissement public qui risque d'être impacté en 2023.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Gil Averous, maire de Châteauroux et président de l'association des "Villes de France", en septembre 2021. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

L'augmentation de 320 millions d'euros de la dotation globale de fonctionnement (DGF), annoncée vendredi 7 octobre par la Première ministre Elisabeth Borne, est "un premier geste appréciable", selon le président de l'association des "Villes de France" Gil Averous. Cependant, le maire de Châteauroux continue de demander un bouclier tarifaire étendu aux 6 000 communes les plus peuplées de France. "De nombreuses villes voient les prix s'emballer, avec des augmentations de plusieurs millions d'euros." Selon lui, c'est tout l'investissement public qui risque d'être impacté en 2023, avec "moins de marché de travaux", "moins de marchés de bâtiments" et des entreprises qui vont "en subir les conséquences".

franceinfo : La rallonge budgétaire annoncée par la Première ministre vous suffit-elle alors que vous demandiez un bouclier énergétique face à la hausse des coûts de l'énergie ?

Gil Averous : C'est déjà un premier geste qui est appréciable et qu'il faut reconnaître. C'est la première fois depuis 13 ans qu'il y a une augmentation de la dotation globale de fonctionnement, mais ça fait aussi très longtemps qu'on n'avait pas connu des taux d'inflation comme ceux d'aujourd'hui. De nombreuses villes sont en train de faire leurs simulations de facture énergétique pour 2023 et voient les prix s'emballer, avec des augmentations de plusieurs millions d'euros par collectivité, ce qui va être lourd à supporter.

Demandez-vous toujours le bouclier tarifaire pour toutes les communes, et pas seulement les 30 000 plus petites ?

Oui, il y a un vrai besoin. Par exemple, Saint-Quentin va payer cinq millions d'euros de frais d'énergie en plus l'année prochaine. Ca représente cinq rénovations d'écoles complètes. Donc, il y a un vrai besoin, sinon il va falloir que l'Etat nous aide à subventionner plus nos investissements, notamment ceux qui seront productifs d'économie d'énergie ou qui vont nous permettre de produire de l'énergie renouvelable.

À combien se chiffre cette hausse de l'énergie à Châteauroux ?

Les collectivités sont très différentes de l'une à l'autre parce qu'en fonction de la date à laquelle vous avez négocié vos contrats, vous n'êtes pas forcément au renouvellement de contrats. À Châteauroux, on n'aura pas d'augmentation parce que nos contrats continuent à courir et que nos prix ont été négociés il y a plusieurs années. Mais pour les communes qui sont en renégociation aujourd'hui, et c'est l'essentiel des communes parce que les petites n'ont pas de contrats négociés et achètent l'électricité au prix du marché, elles sont confrontées à des augmentations entre trois et six fois le prix constaté en 2022.

Regrettez-vous que le gouvernement refuse d'indexer cette dotation globale de fonctionnement à l'inflation ?

Toutes les associations d'élus le regrettent parce que c'est une perte de capacité d'autofinancement des communes. Forcément, les investissements des communes concernées vont être impactés en 2023 alors que les collectivités locales représentent 70% de l'investissement public en France. Derrière, ce sera moins de marché de travaux, moins de marchés de bâtiments et nos entreprises de ces secteurs-là vont en subir les conséquences.

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