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Prix des carburants : quand Elisabeth Borne reprend une proposition des Républicains et agace les oppositions

Dans une interview à la presse écrite, la Première ministre propose le doublement de la prime transport que les entreprises peuvent verser à leurs salariés : le plafond de ce versement défiscalisé passerait de 200 à 400 euros. Une mesure proposée telle quelle par les LR. 

Article rédigé par franceinfo - Audrey Tison
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La Première ministre Elisabeth Borne, le 20 juillet 2022, dans son bureau à Matignon (Paris). (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Avant le début de l'examen du projet de loi pouvoir d'achat à l'Assemblée nationale, les Républicains avaient vivement critiqué les ambitions du gouvernement, notamment l'indemnité carburant qui devaient passer par une plateforme.

>> Après cinq jours de débats houleux, l'Assemblée nationale adopte le projet de loi sur le pouvoir d'achat

Une "usine à gaz", d'après les responsables du parti de droite. Alors, depuis dix jours, le gouvernement, en quête de majorité, discutent avec les députés LR. Et voilà l'une de leurs idées validée par la Première ministre, jeudi 21 juillet : le doublement de la prime transport versée par les entreprises à leurs salariés. "La philosophie est de protéger le pouvoir d'achat de tous les Français sur le carburant à la rentrée, et que les entreprises prennent ensuite le relais", a ainsi déclaré Elisabeth Borne, dans une interview accordée aux journaux du groupe EBRA [article payant]. Le gouvernement propose donc de relever le plafond de ce versement défiscalisé de 200 à 400 euros, "soit l’équivalent d’une remise de près de 50 centimes à la pompe pour un salarié qui fait 12 000 kilomètres par an".

Cette mesure avait été défendue sur franceinfo, mercredi 20 juillet, par le député LR Olivier Marleix. La voir reprise par l'éxécutif, c'est une petite victoire pour Fabien Di Filippo, député LR de Moselle : "On l'avait dit, on ne lâchera rien cette semaine dans le combat au niveau des Républicains. Alors, le fait que, pour des gens, d'aller travailler, de se déplacer dans le cadre professionnel, ça coûte moins cher, c'est une bonne nouvelle pour le travail." Mais n'allez pas lui dire que cette avancée serait issue de négociations secrètes avec le gouvernement : "Tout le monde connaît nos lignes rouges, elles sont tout à fait transparentes. Le gouvernement comprend bien que pour faire passer son texte, il a besoin d'y donner suite."

"Ce compromis n'existe que vers LR"

Mais ces convergences négociées en dehors de l'hémicycle agacent les autres oppositions, à l'image d'Arthur Delaporte, député PS du Calvados : "Là, on est en train de bouger quand même des éléments non-négligeables, soi-disant pour faire du compromis avec les oppositions. Mais ce compromis n'existe que vers LR et toujours dans la même philosophie. Ca ne garantit en rien que tous les salariés vont toucher cette prime", estime-t-il.

Plutôt qu'une prime transport, la gauche préfèrerait une baisse nette du prix à la pompe. Et c'est peut-être ce qui va arriver car la ristourne de 18 centimes mise en place par le gouvernement va sans doute être prolongée et augmentée. Un dispositif qui là encore fait l'objet de discussions avec Les Républicains.

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