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Loi pouvoir d'achat : prédisant des débats "sportifs", les oppositions dénoncent une "usine à gaz" de mesures

Le projet de loi du gouvernement sur le pouvoir d'achat arrive lundi 18 juillet à l'Assemblée nationale. L'exécutif s’apprête à un nouveau bras de fer avec les oppositions.

Article rédigé par franceinfo - Audrey Tison
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'Assemblée nationale, le 12 juillet 2022, à Paris.
 (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS)

Un nouveau test pour le gouvernement, six jours après le revers sur le projet de loi sanitaire, adopté amputé d'un article sur le possible retour du pass sanitaire pour les entrées dans l'Hexagone. Cette fois, c'est le très attendu paquet de mesures du gouvernement en faveur du pouvoir d'achat qui arrive lundi 18 juillet en première lecture devant l'Assemblée nationale. Les oppositions ont bien l'intention de faire entendre leurs voix, avec plus d'un millier d'amendements déposés.

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"Ça s'annonce sportif"

La France insoumise, comme l'ensemble de la ­Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), réclame une hausse réelle des salaires. "Il n'y a rien, rien, rien sur le salaire. On est comme chez Orwell, on dit l'inverse de la réalité", pointe le député LFI de la Somme, François Ruffin. "Nous, on va venir porter deux mesures : le SMIC à 1 500 euros et l'indexation des salaires sur l'inflation", annonce l'Insoumis. Il constate ainsi que la "Prime Macron" est le premier article du projet de loi et va être augmentée. Celle-ci prévoit la mise en place d'une prime, pouvant aller jusqu'à 6 000 euros, versée par l'entreprise aux salariés, sans être imposable. "Un versement qui n'a rien d'obligatoire pour les entreprises !", tacle François Ruffin. Une hausse des salaires, l'augmentation du Smic à 1 500 euros sont des mesures déjà proposées en commission par la Nupes mais retoquées.

Les oppositions se retrouvent sur des sujets à fort enjeu, comme le prix du carburant. Face à la forte inflation (5,8% sur un an en juin), les députés Les Républicains poussent pour faire baisse le prix des carburants en plafonnant le litre à 1,50 euro le litre. "Cette question de la taxation des carburants est notre priorité numéro une", lance le chef de file des députés LR à l'Assemblée Olivier Marleix

"La taxation des carburants est la mesure la plus injsute puisque c'est vraiment l'impôt sur la France qui se lève tôt pour aller bosser"

Olivier Marleix

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"Le gouvernement prend des mesures très ponctuelles, des mesures qui ne sont pas pérennes. On fait un chèque par-ci, un chèque par-là, on invente une plateforme sur les frais de carburant, c'est une usine à gaz", tacle Olivier Marleix.

Ne pas empêcher des avancées bénéfiques

Mais même si les oppositions n'obtiennent pas totalement satisfaction, la plupart des groupes politiques assurent qu'ils ne bloqueront pas le texte final. "Si cette loi améliore ne serait-ce qu'un tout petit peu le quotidien des Français, même si elle est imparfaite, même si l'on pourrait être plus ambitieux, si le résultat est positif pour les Français, alors nous voterons pour", tranche le député du Rassemblement national Laurent Jacobelli.

Les députés ont trois jours et trois nuits pour se mettre d'accord sur ce projet de loi en faveur du pouvoir d'achat. Ils se pencheront ensuite jeudi 21 juillet sur le texte-jumeau, le budget rectificatif qui devra permettre de financer ces mesures. Si le plan du gouvernement se déroule sans accroc, l'adoption définitive du projet de loi, à l'issue d'une navette avec le Sénat, est programmée au 7 août. 

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