Violences conjugales : quand l’argent devient une arme de domination
Durant tout l’entretien, Jessica Stephan ne prononcera pas une seule fois le nom de son ancien compagnon. Pendant quinze ans de relation toxique, l’argent est progressivement devenu une arme. "J’ai 13, 14 ans, je fais les marchés et je lui en fais profiter. Au départ, je le fais tout à fait consciemment, et même dans une volonté féministe", raconte-t-elle. À 25 ans, alors qu’elle est enceinte, Jessica Stephan se rend compte que 90 000 euros de crédit ont été contractés à son insu. La jeune banquière doit monter en urgence un dossier de surendettement. Elle n’obtient pas d’explications de son compagnon : "Je sais qu’il est violent, donc j’ai peur." Elle finit par trouver la force de porter plainte une trentaine de fois. Il sera condamné à huit mois de prison avec sursis, avant de décéder quelques années plus tard.
Contrôler les dépenses pour mieux dominer
Pour sensibiliser aux violences économiques, une association féministe a créé un spot de publicité pour une application fictive qui permettrait de contrôler les dépenses de sa compagne. L’association reçoit chaque jour des victimes de violences conjugales. Une femme, venue témoigner, se souvient du jour où son compagnon l’a "attachée au lit et éteint son téléphone" pour qu’elle n’aille pas travailler. Selon un récent sondage, 41% des femmes auraient déjà été victimes de violences économiques.
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