Corrèze : des fouilles débutent pour retrouver les corps de soldats allemands exécutés par des résistants en 1944

En mai dernier, le résistant Edmond Réveil révélait le lieu d'un massacre. Des soldats allemands auraient été exécutés par des maquisards en juin 1944 dans une forêt de Meymac, en Corrèze. Après une campagne d'analyse des sols, des fouilles commencent véritablement mercredi pour tenter de retrouver leurs corps.
Article rédigé par franceinfo - Louison Leroy
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Une campagne d'analyse des sols par géoradar a d'abord été menée fin juin 2023 à Meymac. (AGNES GAUDIN / MAXPPP)

Les coups de pelles et de pioches donnés dans une forêt proche de la commune de Meymac en Corrèze, qui compte 2 000 habitants, vont attirer pendant une dizaine de jours les regards. Après une campagne d'analyse des sols par géoradar menée en juin 2023, des fouilles débutent mercredi 16 août, au matin, en forêt sur un terrain qui abrite probablement une fosse. C'est là que seraient enterrés 36 soldats allemands et une Française accusée de collaboration. Ils ont été sommairement exécutés par des maquisards le 12 juin 1944.

>> "On ne voulait pas les tuer, mais on ne pouvait pas les garder" : 79 ans après, un résistant raconte l'exécution de 47 soldats allemands en juin 1944 en Corrèze

L'endroit a été tenu secret pendant près de 80 ans et partiellement révélé en mai 2023 par le résistant Edmond Réveil qui a assisté au massacre. C'est donc un épisode douloureux de l'histoire de la résistance qui refait surface dans la commune de Meymac, en Corrèze et l'espoir de retrouver les corps est grand pour les associations mémorielles. 

"Dans un premier temps, nous allons nous concentrer sur les endroits où il y a eu des suspicions de mouvement de terre. Essayer de fouiller le sol pour voir s'il y a quelque chose", explique Carole Novy, la directrice administrative France de l'association mémorielle allemande VDK.

Si des corps sont retrouvés, ils seront formellement identifiés à l'Institut d'anthropologie de Marseille

Lors de ces fouilles, il faudra veiller à ne pas abîmer livrets militaires et autres biens personnels potentiellement enfouis sous terre. "Nous ferons les recherches, les démarches nécessaires auprès du Bundesarchiv en Allemagne pour pouvoir retrouver les familles", précise Carole Novy.

Les corps devront d'abord passer par l'Institut d'anthropologie de Marseille où ils seront formellement identifiés. Deux options se présenteront ensuite, comme l'explique la directrice administrative France de VDK : "Si nous les trouvons, nous pensons les inhumer en France, sauf si nous retrouvons des familles et que les familles souhaitent récupérer les ossements de leurs aïeux"

Tant que les corps ne seront pas retrouvés, l'association espère pouvoir continuer ses recherches aux côtés de ses partenaires français, avec pour mission de proposer une sépulture digne à ces anciens soldats. 

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