Discrimination à l'embauche : 61% des agences d'intérim "ont adopté un comportement problématique", selon SOS Racisme

Cette étude est publiée par SOS Racisme, rappelle France Inter alors que le Sénat examine mardi une proposition de loi visant à généraliser les testings pour lutter contre ces discriminations, notamment à l'emploi.
Article rédigé par franceinfo
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Illustration d'une agence d'interim. (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

Les agences d'intérim continuent à discriminer les candidats en fonction de leurs origines. Selon une étude de SOS Racisme, que France Inter révèle mardi 12 mars, "61% des agences d'intérim testées ont adopté un comportement problématique", alors que le Sénat examine mardi une proposition de loi visant à généraliser les testings pour lutter contre ces discriminations, notamment à l'emploi et à l'accès au logement. 

L'association avait mené un premier testing il y a trois ans qui révélait que près d'une agence d'intérim sur deux ne respectait pas la loi. Les professionnels de l'intérim avaient alors promis des actions pour faire reculer le fléau des discriminations. Mais trois ans après, SOS Racisme constate que cela n'avance que très lentement.

Selon l'étude de l'association, dans 14% des cas, "spontanément, la personne qui est au bout du fil, va dire, oui, aucun problème, on vous fait une présélection", selon Alice Murgier, la responsable juridique de SOS Racisme. "Ça, c'est une pratique interdite." Lors des testings effectués, les réponses sont différentes : à la demande d'avoir des personnes de type européen, "des personnes plutôt blanches", l'association s'est vu répondre que c'était possible, "le but c'est de faire du business".

Des agences "vont faire preuve d'une forme de complaisance dans la discrimination"

Certaines agences sont plus vertueuses que d'autres. La pratique désormais connue du testing fait évoluer certains comportements. Mais pour le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, les choses sont plus sournoises : "Une grande partie des agences d'intérim vont refuser de pratiquer elles-mêmes la discrimination, parce qu'elles ont une grande conscience que tout cela est totalement illégal et que cela les impliquerait." Il affirme que des agences "vont faire preuve d'une forme de complaisance dans la discrimination en disant, faites la sélection vous-même au client".

Selon l'étude de SOS Racisme, un tiers des agences testées acceptent de travailler avec un client qui annonce qu'il triera lui-même les CV. "Nous insistons beaucoup sur la question des formations, pour, non seulement faire en sorte qu'il y ait une sensibilité à la question des discriminations et donc un refus qui puisse être clairement exprimé de la part des agences intérim", a expliqué Dominique Sopo, interrogé mardi sur franceinfo, mais aussi une formation pour que les professionnels "sachent comment réagir", précise-t-il, "parce que les professionnels peuvent aussi avoir la crainte que leur hiérarchie les sanctionne s'ils ne ramènent pas un chiffre d'affaires suffisant"

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