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Ouverture de l'adoption aux couples non-mariés : "Ce n'est pas votre statut matrimonial qui fait de vous un bon parent", estime la députée LREM Coralie Dubost

Coralie Dubost, cheffe de file LREM sur cette proposition de loi visant à réformer l’adoption, dénonce l'attitude d'une partie de la droite qui a déposé 300 amendements sur cette mesure examinée à partir de mercredi à l'Assemblée nationale.

Article rédigé par franceinfo
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Coralie Dubost, à l'Assemblée nationale, le 6 octobre 2020. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

"Ce n'est pas votre statut matrimonial qui fait de vous un bon parent", déclare mercredi 2 décembre sur franceinfo Coralie Dubost, député de l’Hérault et cheffe de file LREM pour la proposition de loi visant à réformer l’adoption. Ce texte, qui est examiné à l'Assemblée à partir de mercredi, prévoit notamment d'ouvrir la possibilité d'adopter aux couples pacsés ou en union libre. "C'était un peu hypocrite, très injuste" et "désuet" de réserver l'adoption aux couples mariés et aux célibataires, a estimé Coralie Dubost. Elle dénonce l'attitude d'une partie de la droite qui a déposé 300 amendements sur cette mesure.

franceinfo : Quand on parle d'adoption, on pense immédiatement au parcours du combattant des familles, combien de familles sont en attente actuellement ?

Coralie Dubost : On a actuellement 30 000 familles agréées en France qui attendent, qui espèrent pouvoir accueillir un enfant. Le délai moyen est de dix ans. Mais quand on parle de parcours du combattant, je pense qu'il faut aussi penser à l'enfant. L'objectif de notre réforme est surtout tourné vers l'enfant, lui permettre de sécuriser son parcours de vie. Il s'agit de trouver une famille pour un enfant et non l'inverse.

D'après cette proposition de loi, l'adoption ne serait plus réservée aux couples mariés, mais serait ouverte aux couples pacsés ou en union libre. Ça vient corriger une injustice pour vous ?

C'était une injustice et aussi une hypocrisie parce que vous avez déjà les personnes seules qui peuvent adopter et par définition la question du mariage, du Pacs ou de l'union libre n'était pas en cause. Finalement c'était un peu hypocrite, très injuste pour des couples stables qui sont en Pacs ou en union libre et qui sont prêts à accompagner un enfant tout au long de sa vie. On vient faire sauter cette condition qui est désuète, elle correspond à une vision de la société qui n'est pas celle du XXIe siècle.

Ce n'est pas l'avis d'une partie de la droite aujourd'hui à l'Assemblée nationale, qui estime que le cadre du mariage serait plus protecteur pour les enfants ?

Ils nous rejouent tous les débats qu'on a eus pendant la loi de bioéthique, ils ont déposé 300 amendement tous tournés autour de ce sujet-là. On a deux visions de la famille très différentes. Pour eux, la famille c'est un papa, une maman, un mariage. C'est très convenu et très éloigné de la réalité des mariages aujourd'hui. C'est une vision de la famille très traditionnelle qui n'est pas celle que nous portons. Nous pensons que les familles sont plus diverses. Attention à cette vision éculée de la famille où on serait strictement de bons parents dans le cadre d'un mariage, que dites-vous aux parents divorcés ? En France, que vous soyez marié, divorcé, célibataire, en union libre, vous avez les mêmes droits en tant que père ou mère, les mêmes devoirs vis-à-vis d'un enfant. Ce n'est pas votre statut matrimonial qui fait de vous un bon parent. On a des enfants qui aujourd'hui en France attendent une famille, qui ont besoin d'un accueil. Et il y a des parents qui sont volontaires pour accompagner ces enfants. Pourquoi empêcher cela ?

Ce texte prévoit aussi qu'il suffira d'une année de vie commune pour pouvoir déposer un dossier de demande d'adoption, c'est suffisant selon vous ?

Il s'agit d'une année pour candidater, ce n'est pas une année pour obtenir l'agrément. La procédure pour obtenir l'agrément est déjà très longue. Ce n'est pas l'année de vie que vous aurez pu partager dans votre couple qui va garantir que vous obtiendrez l'agrément. C'est votre capacité à accompagner un enfant tout au long de sa vie. Notre rapporteure, qui a écrit ce texte, a passé 40 ans à travailler dans le milieu de la protection de l'enfance et dans l'accompagnement à l'adoption. Elle dit : "être parent adoptif c'est un peu plus qu'être parent". Il y a un tel chemin à parcourir, tellement de réflexion, vous travaillez avec les services sociaux à l'enfance, avec des associations spécialisées. Vous êtes tellement accompagnés que ceux qui obtiennent l'agrément sont véritablement des familles prêtes à accueillir un enfant et engagées dans le temps avec eux.

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