Loi immigration : Bruno Retailleau ne veut "pas de faiblesse" face "au chaos migratoire"

Le président du groupe LR au Sénat réaffirme son refus de tout compromis sur la régularisation des sans-papiers travaillant dans les métiers en tension.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, invité du 8h30 franceinfo, mardi 31 octobre 2023. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Le chaos migratoire, les Français n’en peuvent plus", a affirmé Bruno Retailleau, invité du 8h30 franceinfo mardi 31 octobre. Le président du groupe Les Républicains au Sénat confirme qu'il refuse tout compromis sur l'article 3 du projet de loi immigration, celui qui doit permettre la régularisation des sans-papiers travaillant dans les métiers en tension. Cet article 3 est une "ligne rouge" pour les Républicains, alors que le projet de loi sur l'immigration arrive au Sénat le 6 novembre prochain.

"La coupe est pleine", a martelé le sénateur de la Vendée. "Comment voulez-vous maîtriser une immigration si vous ouvrez des brèches ?", a expliqué, déterminé, le patron des sénateurs LR. Il ne faut "pas de faiblesse" face à l'immigration, a-t-il estimé. Avec l'article 3 "vous dites au monde entier 'venez, venez, pénétrez nos frontières illégalement, ne vous inquiétez pas, vous aurez un job et surtout, on va vous régulariser'", a-t-il assuré. Selon lui, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin "a besoin de ce fétiche-là pour sa propre gauche. On est ferme, mais en même temps, on sera un peu humaniste, c'est-à-dire laxiste". "C'est un laxisme, c'est simplement pour faire plaisir, pour faire risette à l'aile gauche de la macronie", a-t-il fustigé.

"Expulser plus et régulariser moins"

Le chef de file des sénateurs LR durcit le ton vis-à-vis de l'exécutif, après l'assassinat à Arras (Pas-de-Calais) du professeur de français Dominique Bernard par un jeune homme russe fiché S pour radicalisation islamiste. Après l'attaque d'Arras, Gérald Darmanin a présenté son projet de loi comme un moyen "d'expulser tous ceux qui, même arrivés à l'âge de 2-3 ans, sont étrangers et méritent de retourner dans leur pays d'origine parce que ce sont des dangers en puissance". "C'est faux", a taclé Bruno Retailleau, promettant de "supprimer toutes les exceptions" qui limitent les possibilités d'expulser, car les "exceptions tuent la règle et tuent aussi les Français". "Je vais présenter un amendement qui va dire 'maintenant il y a une règle d'expulsion, il y a une menace grave, un individu dangereux, et bien c'est dehors et il n'y a pas d'exception qui pourra affaiblir la règle", a-t-il affirmé. Une mesure pour "aider Gérald Darmanin à expulser beaucoup plus", a ironisé le sénateur vendéen. Bruno Retailleau promet ainsi de "supprimer les exceptions" pour "expulser plus et régulariser moins".

Bruno Retailleau toujours en faveur d'un référendum

Parallèlement, les leaders de la droite évoquent de plus en plus la menace d'une motion de censure, tel le président de LR, le député Eric Ciotti, qui a promis dimanche dans le JDD que si "le gouvernement passe en force, notamment en imposant son article 3 qui régularise les clandestins, (LR) n'hésiter(a) pas à déposer une motion de censure". "Je pense qu'ils ont raison de ne pas écarter cette arme constitutionnelle", a affirmé Bruno Retailleau, qui plaide également pour un référendum sur la question. "Je pense que le sujet migratoire est un sujet qui concerne les Français et d'ailleurs, il concerne tellement les Français que je souhaite depuis longtemps qu'il puisse y avoir un référendum sur l'immigration", a-t-il assuré.

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