Mort de la reine Elizabeth II : quels étaient les signes qui témoignaient de la santé fragile de la monarque de 96 ans ?
Son agenda s'était considérablement vidé ces derniers mois, alors que la reine avait assumé de moins en moins de fonctions officielles.
Les médecins de la reine Elizabeth II étaient "préoccupés" par son état de santé. La souveraine, qui est morte jeudi 8 septembre à 96 ans, avait été placée sous surveillance médicale, plus tôt dans la journée, dans sa résidence de Balmoral, en Ecosse, où elle passe traditionnellement ses vacances.
Les quatre enfants de la reine se sont rendus à son chevet dans l'après-midi. Pour Jonny Dymond, un correspondant royal de la BBC interrogé jeudi par Radio 4, "le fait que la famille se rassemble à Balmoral témoigne du sérieux de la situation." Car plusieurs alertes, ces derniers mois, indiquaient une dégradation de son état de santé.
Une hospitalisation en octobre et des signes de faiblesse
Il y a un peu moins d'un an, le peuple britannique avait vécu une première frayeur, avec l'hospitalisation d'Elizabeth II, à Londres, dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 octobre. Aucun détail n'avait été fourni par Buckingham Palace sur cette hospitalisation – la première depuis 2013. "C'est une femme forte, elle va s'en remettre", témoignait alors une passante au micro de France 2.
La reine avait alors montré des signes de faiblesse, s'appuyant sur une canne le 12 octobre – une première en public. La monarque n'avait cependant pas ralenti le rythme : dans les trois semaines précédant son hospitalisation, elle avait enchaîné pas moins de 14 événements. "L'âge l'a rattrapée, elle va être obligée de tenir compte de l'avis de ses médecins pour la première fois de son règne", commentait son biographe, Marc Roche.
Quelques mois plus tard, en février, la reine a contracté le Covid-19, mais s'est rapidement rétablie, après avoir connu des symptômes légers. Les inquiétudes de la presse britannique se portent plutôt, dès lors, vers des "problèmes de mobilité". Fin août, les tabloïds évoquent "un changement ces dernières semaines."
Des engagements annulés et des réunions reportées
Signe de sa santé déclinante, la souveraine de 96 ans a ensuite considérablement limité ces apparitions publiques ainsi que ces déplacements : mardi, c'est depuis son lieu de villégiature écossais de Balmoral – et non à Londres, à Buckingham Palace comme le veut l'usage – qu'elle a officialisé la nomination de Liz Truss au poste de Première ministre. Son 15e chef de gouvernement en 70 ans de règne. Souriante mais diminuée, la monarque était apparue s'appuyant sur une canne, serrant la main de la nouvelle dirigeante. Une apparition qui ne permet toutefois pas de dissiper les inquiétudes formulées ses derniers mois par les observateurs de la couronne.
Au lendemain de cette rencontre avec Liz Truss, la reine Elizabeth II a reporté, mercredi, la tenue d'un Conseil privé, un organe consultatif royal auquel peuvent participer des centaines de personnes, y compris des leaders politiques et religieux. Selon un porte-parole du Palais, ces médecins lui avaient conseillé de se reposer "après une journée bien remplie". Cette réunion, qui devait avoir lieu dans la soirée en virtuel, "sera réorganisée", a précisé cette source sans plus d'information.
Au début de l'été, la reine a notamment évité la plupart des festivités organisées du 2 au 5 juin à l'occasion de son jubilé de platine, ne se montrant que brièvement au balcon du palais de Buckingham devant des dizaines de milliers de personnes, le temps de saluer la foule et d'écouter l'hymne, God Save The Queen. Avec 70 ans de règne à son actif, la monarque en exercice la plus âgée du monde n'avait assisté ni à la cérémonie religieuse, ni à ses bien-aimées courses hippiques, pas plus au concert géant devant son palais. Elle ne s'était même pas exprimée en public : un message la disant "profondément touchée" par la ferveur de ses sujets et signé de sa main, avait simplement été transmis par le palais.
A la fin du mois de juin, elle était toutefois apparue à l'occasion d'un défilé des forces armées devant son palais de Holyroodhouse à Edimbourg, en Ecosse.
Ses missions déléguées à son fils Charles
Depuis des mois, la reine d'Angleterre avait délégué une part croissante de ses fonctions à son fils Charles, héritier de la couronne. C'est lui qui, en mai, a prononcé à sa place pour la première fois le discours du trône au Parlement, l'une de ses fonctions constitutionnelles essentielles. Un passage de relais qui s'inscrit alors dans une volonté de déléguer de plus en plus de tâches essentielles à son fils, ainsi qu'à son petit-fils, tous deux devenus Counsellors of State, un statut permettant d'assurer les fonctions de la reine en cas d'empêchement, explique CNN.
En plus de son discours au Parlement, Charles a ainsi fait cette semaine-là une apparition à l'université d'Oxford, une visite dans un magasin du sud de Londres et accueilli à Buckingham Palace les invités d'une traditionnelle "garden party".
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