Enquête "Je me suis sentie traquée comme une bête" : l'espionnage privé, un marché en plein essor et aux conséquences inquiétantes

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Enquête : le grand boom de l’espionnage privé
Article rédigé par France 2 - E. Bonnasse, O. Labalette, K. Prévost, H. Pozzo, S. Soula, J. Gagnot, B. de Saint-Jore
France Télévisions
Des caméras ou micros cachés sont vendus en ligne ou même dans des boutiques, alors que leur utilisation à des fins d'espionnage est interdite.

C'est un sujet en plein essor : de nombreux français se tournent vers l'espionnage privé, et le chiffre d’affaires du secteur a bondi de 10% en un an. Les outils se multiplient, des micros discrets aux caméras cachées dans des objets du quotidien, passant par les logiciels espions. Un marché paradoxal : un vendeur d'une boutique spécialisée explique à France 2 qu'il a le droit de vendre ces objets, mais qu'ils ne peuvent être utilisés que pour "sa protection personnelle", pas pour la surveillance d'autrui.

Cette pratique est punie par la loi, passible de jusqu'à un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Mais la justice est contrainte de s'adapter à ces nouvelles images : les juges peuvent désormais accepter "d'étudier la légalité" d'un enregistrement utilisé comme preuve "si vous subissez un préjudice et voulez démontrer que c'est bien cet auteur, cette personne", explique une avocate spécialisée, Oriana Labruyère.

Un nouveau défi dans la lutte contre le harcèlement

La police est également contrainte de s'équiper, notamment pour détecter des logiciels espions dans les appareils numériques. Des outils qui reviennent dans des affaires de violences conjugales ou de harcèlement, comme en témoigne une jeune femme de 22 ans, dont l'ex-compagnon a fini par reconnaître qu'il suivait ses mouvements par ce moyen : "Quand je l'ai su, je me suis sentie traquée comme une bête", confie la jeune femme.

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