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Collège : trois mesures expérimentales qui ont inspiré la réforme

La ministre a puisé dans des établissements pionniers les idées de la réforme du collège présentée en Conseil des ministres, mercredi 11 mars. 

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le collège Henri-Guimard à Paris, le 5 janvier 2015. (CITIZENSIDE.COM / AFP)

"Au collège (...), les élèves disent qu'ils s'ennuient", assure Najat Vallaud-Belkacem. Pour contrer cette langueur et améliorer les résultats des élèves, la ministre de l'Education nationale présente un projet de réforme du collège en Conseil des ministres, mercredi 11 mars. Le dispositif serait applicable dès la rentrée 2016. Parmi les mesures phares : l'introduction de la deuxième langue vivante en cinquième, le travail en petits groupes, l'accompagnement personnalisé et les enseignements pratiques interdisciplinaires.

La ministre a puisé ces idées dans des établissements pionniers. En effet, certains collèges expérimentent déjà certains points de la réforme. Francetv info liste trois exemples concrets.

1Des projets communs à plusieurs matières

Najat Vallaud-Belkacem souhaite créer des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) autour de huit thèmes de travail, comme la culture, la communication, les langues… Mêler le sport et le français, c'est une réalité au collège Anatole-France des Clayes-sous-Bois (Yvelines). En apprenant les règles du handball, les élèves améliorent également leur expression orale, explique Libération (article payant). Ce jour-là, Pierre, 13 ans, entre dans la peau du joueur Nikola Karabatic et s'adresse à ses camarades. "On fait comme si on était des joueurs professionnels qui viennent dans un collège pour discuter avec les élèves", raconte-t-il. Pour les professeurs concernés, le résultat est positif. Certains élèves, pas toujours assidus, s'investissent dans ce projet.

Au collège expérimental Clisthène, à Bordeaux (Gironde), les élèves de sixième travaillent pendant une semaine sur le thème du polar en faisant intervenir plusieurs disciplines. Ils doivent élucider "l'affaire Elias Jones", rapporte Le Parisien. Ils utilisent les maths en vérifiant l'emploi du temps des suspects, les sciences en analysant des preuves, ou encore le français en lisant et en comparant les auditions de témoins.

Le collège de Montrevault (Maine-et-Loire) expérimente déjà cette interdiscplinarité, relaie La Croix. "En sixième, deux heures par semaine, les professeurs de français et de mathématiques interviennent ensemble. Cela permet de travailler la compréhension des énoncés. Ou d'amener un élève à affûter son français en jouant à la 'figure mystère' : on décrit une figure géométrique à l'attention d'un camarade qui, sur la base des seules indications, doit la reproduire sur une feuille", témoigne Cécile Humbert, la principale du collège.

2Une aide personnalisée

Autre mesure de la réforme du collège, un accompagnement personnalisé des élèves. Aujourd'hui, les élèves de sixième bénéficient de deux heures hebdomadaires d'accompagnement. A partir de la rentrée 2016, chacun pourra bénéficier de trois heures d'accompagnement par semaine en sixième et d'une heure de la cinquième à la troisième. 

Au collège Clisthène, à Bordeaux, deux fois par semaine, des groupes de tutorat avec douze élèves de différents niveaux sont organisés, précise Le Parisien. Pendant deux heures, de l'aide aux devoirs est dispensée. Puis, le vendredi, ces groupes "débriefent leur semaine pendant une séance qui ressemble fort à de la thérapie collective", ajoute le quotidien.

3Moins de cours, plus de tutorat

La réforme prévoit aussi de laisser chaque collège fixer 20% de son emploi du temps suivant les besoins des élèves. Au collège Clisthène, l'emploi du temps des professeurs a été réaménagé. L'enseignant n'effectue pas les dix-huit heures de cours par semaine prévues par les textes officiels. "Ici, nous donnons un peu moins de cours. Nous faisons treize heures et cela nous laisse dix heures pour des réunions, du tutorat des élèves ou d'autres missions ponctuelles", signale au Parisien Pierre-Jean Marty, le coordinateur du collège.

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