: Reportage "Ça va commencer par une toux..." : en pleine épidémie, la grippe est le principal motif d'admission dans ce service de réanimation d'Ile-de-France
Toute la France est en phase épidémique de grippe, la traditionnelle épidémie hivernale, selon les derniers indicateurs de Santé publique France. La hausse des cas entraîne une hausse mécanique des hospitalisations car la grippe peut provoquer des formes graves et tue, chaque hiver, plusieurs milliers de malades.
Le service de médecine intensive réanimation de l'hôpital de Garches, dans les Hauts-de-Seine, est plein. Rien d'anormal, c'est l'hiver et la grippe, la souche H1N1 qui circule en ce moment et qui provoque traditionnellement des formes graves, amène son lot de patients. "C'est aujourd'hui le principal motif d'admission dans le service de réanimation : à peu près un patient sur deux, qui arrive avec des signes respiratoires, a la grippe", précise le professeur Djillali Annane, chef du service. La plupart des patients sont âgés de plus de 70 ans. Mais pas tous : "La dernière patiente admise dans le service avec la grippe A avait 58 ans", assure le professeur.
Depuis le long couloir qui distribue des chambres lumineuses aux portes transparentes, on aperçoit certains malades conscients dans leur lit, d'autres endormis : tous des cas graves. "Malheureusement, chaque année, il y a des personnes, notamment des personnes fragiles, qui décèdent de la grippe. Donc oui, c'est quelque chose de très sérieux la grippe", poursuit Djillali Annane.
Le vaccin protège de la souche principale en circulation
Il faut, en général, seulement quelques jours à ce virus respiratoire pour envoyer les personnes fragiles à l'hôpital : "Ça va commencer par une toux. Puis, éventuellement, le nez qui coule, des maux de gorge... Puis, finalement, des difficultés à respirer et une toux qui devient grasse. Le risque, c'est que les difficultés à respirer amènent à nécessiter un apport d'oxygène supplémentaire pour correctement oxygéner son sang, et donc une hospitalisation. Voire à nécessiter une assistance respiratoire dans les formes les plus sévères, et donc d'être admis en réanimation", précise le chef de service, avant de glisser qu'ici, environ la moitié des patients ne sont pas vaccinés.
Cette année, le vaccin protège contre la souche principale en circulation : "H1N1 est vraiment pris en compte complètement par le vaccin. Il y a un ou deux autres sérotypes qui le sont un peu moins mais qui donnent des formes moins sévères. Donc on peut dire que le vaccin de la grippe, aujourd'hui, protège bien contre la grippe." Moins de la moitié des personnes à risque se sont fait vacciner contre la grippe, cette année. Alors que l'épidémie approche de son pic, le ministère de la Santé a décidé de prolonger la campagne de vaccination jusqu'à la fin du mois.
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