: Vidéo A Rouen, les maîtres d’hôtel simulent leur mort pour alerter sur leur situation
Une nouvelle action coup de poing des maîtres d'hôtel a été organisée à Rouen pour alerter sur leur situation catastrophique alors que le milieu de l'événementiel est à l'arrêt depuis le mois de mars.
Des pendus accrochés à un pont de Rouen. Une image forte ce 8 juin 2020 pour une profession en détresse, celle des maîtres d'hôtel, qui estime être la grande oubliée de la crise sanitaire. Ces personnels de l'événementiel sont pour la plupart indépendants et multiplient les CDD d'usage pour assurer le service dans les mariages, cocktails et autres événements. Des "extras", comme on les appelle parfois, sans emplois depuis le mois de mars. Certains sont dans une situation économique catastrophique et ne peuvent prétendre aux allocations chômage, faute d'avoir assez travaillé cette année. "On va tous finir pendus, sans salaire" explique l'un des manifestants à Rouen.
Plusieurs journées d'action pour alerter
Ce n'est pas la première action organisée par la profession. De Rouen à Bordeaux en passant par Paris, les opérations coups de poing se multiplient pour alerter les pouvoirs publics. Car ces professionnels estiment que l'Etat les a oubliés. "Euthanasié par omission de l'Etat" peut-on lire sur une pancarte de la manifestation de Rouen. "Nous sommes les premiers à avoir arrêté de travailler au mois de mars et nous serons les derniers à reprendre" ajoute un autre.
Depuis plusieurs semaines, l'OPRE (Organisation du Personnel de la Restauration dans l'Evénementiel) orchestre ces actions sur tout le territoire pour tirer la sonnette d'alarme.
La profession reçue au ministère du travail
Jusqu'au 1er janvier 2014, les salariés de la restauration dans l'événementiel bénéficiaient d'un régime spécifique de l'assurance chômage semblable à celui des intermittents du spectacle. Mais ils ont depuis basculé vers le régime général, beaucoup moins favorable. Un salarié de ce secteur doit travailler 910 heures pour pouvoir bénéficier d'allocations chômage. Certains font la plupart de leurs heures au printemps et en été, périodes fastes pour les célébrations. Mais cette année, aucun contrat, donc pas d'allocations.
Une année blanche ?
La crise que nous traversons a mis la fragilité de ce système en avant. Des représentants de L'OPRE ont été reçu le 28 mai au Ministère du Travail car ils demandaient à pouvoir obtenir, comme les intermittents, une année blanche. Requête difficile selon le Ministère car ces salariés dépendent désormais du régime général. Mais une réflexion sur une mise en place d'aides spécifiques serait en cours. L'organisation souhaite également que ce secteur d'activité fasse l’objet d’un examen spécifique dans le cadre du deuxième volet de la réforme de l’assurance-chômage, qui est pour l'heure repoussée au mois de septembre.
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