Vaccination des professionnels prioritaires : le syndicat des enseignants Unsa veut en savoir plus sur "l’organisation de la campagne"
Le vaccin AstraZeneca sera accessible ce week-end pour les enseignants, les policiers et les gendarmes de plus de 55 ans, annonce le Premier ministre Jean Castex.
Alors que le Premier ministre, Jean Castex, annonce des créneaux dédiés de vaccination à l’AstraZeneca ouverts dès ce week-end pour les enseignants et policiers de plus de 55 ans, ainsi que plusieurs autres professions particulièrement exposées au Covid-19, Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat des enseignants Unsa appelle à "surveiller comment la profession réagit car, comme dans tout le reste de la population, il y a davantage d'inquiétude avec ce vaccin."
franceinfo : Les annonces de Jean Castex sont une confirmation, puisque la vaccination des plus de 55 ans avait été évoquée le mois dernier. Est-ce satisfaisant ?
Stéphane Crochet : C’est une première étape. Le président s'était engagé il y a déjà plusieurs semaines à démarrer cette vaccination des professionnels prioritaires sans que l'on sache vraiment quelle forme elle prendrait. On apprend aujourd'hui que ça commencera dès ce week-end pour le personnel scolaire de plus de 55 ans. Il faudrait maintenant connaître les étapes suivantes et la manière dont seront vaccinées toutes les catégories de personnel présents dans les établissements scolaires, toutes classes d’âges confondues. Évidemment, chaque étape franchie est une bonne nouvelle. Mais il est aussi nécessaire que nous en sachions plus sur l’organisation et le déroulement de la campagne. Le Premier ministre parlait par exemple d’injection des vaccins AstraZeneca, Pfizer et Moderna. Les informations qui nous sont communiquées par les recteurs dans les différents territoires font plutôt état de centres équipés seulement d’AstraZeneca. Il faudra donc surveiller comment la profession réagit car, comme dans tout le reste de la population, il y a davantage d'inquiétude avec ce vaccin.
Autre annonce du gouvernement : le Président de la République annonce que la reprise des cours se fera bien le 26 avril pour le primaire et le 3 mai pour le secondaire. Emmanuel Macron évoque toutefois une possibilité de jauge. De quel œil voyez-vous cette annonce ?
Avant la fermeture des établissements scolaires, les lycées ont été quasiment partout en demi-jauge. Au collège, nous avions largement insisté pour que cela se fasse de même. Dans le premier degré, on sait que le sujet est tout de suite plus compliqué puisque cela implique la garde des enfants pour les parents. On se souvient de la galère des parents au printemps dernier. Ici, il faudrait non seulement accueillir les élèves par demi-groupes, mais aussi les enfants des personnels prioritaires. Tout cela constitue un énorme casse-tête, et ce pour une période seulement transitoire d'une ou deux semaines. Si l’on pouvait donc s'éviter toutes ces périodes de transition en tension, ce serait vraiment bien pour l'école et ses élèves.
On imagine que vous attendiez donc cette réunion de demain au Ministère de l'Éducation avec impatience …
En effet, nous l'attendions depuis déjà de nombreux jours. Dès la fermeture des écoles et des établissements, nous avions dit que nous voulions travailler aux conditions de la reprise. Il faut que nous puissions recruter des personnels pour pallier les absences et ainsi éviter que chaque jour, nous devions nous réorganiser face aux manques d’effectif dans les établissements scolaires. Il nous reste une dizaine de jours pour préparer tout cela, c'est évidemment très court. D’autant que nous avons toujours une interrogation : la réunion de demain matin permettra-t-elle d'avancer sur ce point ou ne sera-t-elle qu’un point d'étape ? Si elle ne traite que de la vaccination et des annonces du Premier ministre d'aujourd'hui, ce sera largement insuffisant pour préparer cette reprise.
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