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Comment la vaccination contre le Covid-19 s'organise-t-elle cet été ?

Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
Des vacanciers du camping se promènent le soir à La Londe-les-Maures, dans le Var, le 13 juin 2021. (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / AFP)

Le nombre de centres ouverts va diminuer dans les grands pôles urbains, mais les dispositifs de vaccination sont renforcés par endroits pour les vacanciers, notamment sur la côte Atlantique. 

A vous la plage, le soleil et le sable fin ! Et, si le cœur vous en dit, l'occasion de vous faire vacciner contre Covid-19. Mais comment les autorités sanitaires adaptent-elles la vaccination à cette période estivale, en pleine montée du variant Delta ?

En raison des vacances du personnel soignant, certains centres de vaccination seront fermés, d'autant qu'il reste de nombreux créneaux vacants sur les plateformes de rendez-vous. Néanmoins, quelques dispositifs, notamment dans l'ouest du pays, seront adaptés à l'afflux de vacanciers. Enfin, les Agences régionales de santé (ARS) vont poursuivre leurs efforts en direction des populations les plus "éloignées" de la vaccination. Franceinfo fait le point.

Des dispositifs adaptés aux vacanciers, surtout sur la côte Atlantique

En première ligne contre le variant Delta, les centres de vaccination de la côte Atlantique s'adaptent pour mieux répondre à la demande des vacanciers. "Sur toute la bande côtière qui va de Charente-Maritime jusqu'aux Pyrénées-Atlantiques", il y a "une augmentation du nombre de doses dans les centres" et "des dotations auprès des professionnels libéraux : pharmaciens, infirmiers, médecins, sages-femmes", a confirmé à franceinfo la directrice déléguée à la santé publique de l'Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine, Sylvie Quelet.

"Il y aura des actions ciblées avec des centres éphémères, des barnums sur des lieux très touristiques, un bus itinérant pour vacciner le long du littoral".

Sylvie Quelet, directrice déléguée à la santé publique de l'Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine

à franceinfo

Concrètement, explique France Bleu Gascogne, plusieurs centres de vaccination se verront attribuer quasiment deux fois plus de vaccins, en particulier dans le département très touristique des Landes, qui passe de 400 000 à deux millions de résidents l'été. A partir du 12 juillet, le centre de Biscarrosse, par exemple, recevra 2 200 doses par semaine au lieu de 1 300. Des créneaux ont déjà été réservés par des vacanciers, souligne la mairie.

D'autres initiatives sont signalées sur des festivals culturels, à commencer par celui d'Avignon. Un centre de vaccination éphémère a été ainsi installé dans les locaux de l'université de la ville, selon France Bleu Vaucluse. En Normandie, il y aura "de la vaccination avec le vaccin de Janssen tout au long de l'été autour de Giverny", où se trouve le Musée des impressionnismes, a également assuré la direction générale de la santé lors d'un point-presse mardi 6 juillet.

Une voilure réduite en Ile-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes

Parallèlement, sous le double effet des congés du personnel soignant et d'une demande moindre qu'en juin, une partie des centres de vaccination vont fermer pendant l'été. L'Auvergne-Rhône-Alpes passe ainsi de 172 à 150 centres ouverts. L'Ile-de-France, elle, va fermer un quart d'entre eux. "L'offre vaccinale des centres ambulatoires devrait être maintenue au niveau du capacitaire actuel jusqu'à la semaine du 19 juillet incluse. Elle serait ensuite de l'ordre de 82% des capacités d'injections et de 77% du nombre de centres", détaille à franceinfo l'Agence régionale de santé francilienne.

Toutefois, cette baisse de régime est modulée en fonction des besoins. A la demande de plusieurs élus, 100% des centres de vaccination de Seine-Saint-Denis devraient rester ouverts pendant l'été dans ce département qui est l'un de ceux où la couverture vaccinale laisse le plus à désirer, rappelle France Inter. Ailleurs en Ile-de-France, 85% des centres seront ouverts dans le Val-de-Marne et le Val-d'Oise, contre 70% à Paris, 62% dans les Hauts-de-Seine et 42% dans les Yvelines.

A Garches (Hauts-de-Seine), les chaises et les paravents d'un centre de vaccination ont ainsi été rangés pour l'été, après avoir tourné à plein avec "37 000 vaccinations" en quelques mois, explique la maire (Les Républicains) Jeanne Bécart à France Télévisions. L'établissement, qui a fermé ses portes le 5 juillet, en raison du faible nombre de demandes pour les vacances scolaires, rouvrira "entre une et deux semaines avant la reprise des cours", précise-t-elle.

Des créneaux de vaccination disponibles un peu partout

Cette diminution du nombre de centres ouverts s'appuie sur un constat. Même s'"il y a une légère hausse de la prise de rendez-vous pour une première injection, avec plus 10% par rapport à J-7", notait mardi la direction générale de la santé, il reste possible, notamment via les sites sante.fr ou ViteMaDose, de réserver un créneau pour se faire vacciner rapidement un peu partout en France. 

"Il y a un niveau de rendez-vous vacants de 300 000 sur trois jours."

La direction générale de la santé

au cours d'un point-presse, le 6 juillet

La consigne du ministère de la Santé est donc de permettre aux patients de prendre rendez-vous où ils le souhaitent, tant pour une première que pour une seconde injection (rappelons qu'une seule dose est nécessaire pour ceux qui ont déjà été contaminés). Ainsi, il n'y a plus d'obligation de se voir administrer les deux injections dans le même centre. Cependant, plusieurs ARS ne se montrent guère enthousiastes à cette idée. 

"La consigne, c'est quand même qu'il vaut mieux essayer de faire les deux doses dans le même centre. C'est mieux d'anticiper."

L'ARS Provence-Alpes-Côte d'Azur

à franceinfo

Même son de cloche du côté de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes. Elle rappelle dans un communiqué la complexité de "l'organisation des centres de vaccination" qui "nécessite des ajustements quotidiens (gestion des stocks de vaccins, ressources humaines)". "C'est pourquoi, insiste-t-elle, il est demandé à tous ceux qui le peuvent de s'organiser pour réaliser la totalité de leur vaccination au sein d'un même centre de vaccination". Et dans le cas des vacanciers ? "Il n'y a pas d'action particulière proposée à destination des touristes, précise-t-elle encore à franceinfo, mais ils peuvent, s'ils le souhaitent, se rendre dans les 150 centres de vaccination de la région ouverts cet été, avec ou sans rendez-vous", y compris pour une seconde dose, en "veillant à annuler le rendez-vous pris dans le centre initial".

Les opérations à destination des publics vulnérables se poursuivent

Une autre ligne de conduite fixée par le ministère de la Santé est de continuer d'aller vers les populations les plus "éloignées" de la vaccination. A destination des plus de 65 ans, cette démarche s'est déjà traduite, a affirmé la direction générale de la santé, par "3 millions de SMS, 3,5 millions de courriers envoyés et un million d'appels passés par l'Assurance-maladie", avec, à l'arrivée, "130 000 rendez-vous pris" pour se faire vacciner.

De la même façon, "trois millions de SMS ont été envoyés" à des personnes en difficulté, connues par l'Assurance-maladie du fait de leur complémentaire santé solidaire. "L'objectif pour l'été, a-t-elle établi, c'est que la vaccination en primo-injection soit proposée à l'ensemble des personnes en situation de très grande précarité", à l'aide des "acteurs locaux" et des associations humanitaires. 

Courriers, SMS et coups de fil ne remplacent pas les rencontres sur le terrain. A Paris, des opérations spéciales sont ainsi prévues dans des "espaces très fréquentés" comme aux Halles, mais aussi pour des "populations particulières" (étudiants, femmes enceintes, chauffeurs-livreurs, migrants...).

Dans les départements moins peuplés, la démarche prend souvent la forme du "vaccibus". Le véhicule se déplace avec des pompiers, des infirmiers ou des médecins pour vacciner ceux qui le souhaitent. En Gironde, l'un d'eux va être mis en place à destination des travailleurs saisonniers agricoles ou spécialisés dans le tourisme, "avec l'objectif de faire 1 000 vaccinations par semaine", selon la direction générale de la santé. Autre exemple : dans les Landes ou en Indre-et-Loire, un centre mobile se déplacera dans les villages éloignés "où l'on observe un décrochage concernant la vaccination".

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