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"Si le virus entrait, il circulerait inévitablement" : à Lyon, de futurs prêtres en confinement au séminaire

La Semaine sainte se déroule actuellement dans un contexte inédit, en raison de l'épidémie de coronavirus. Parmi les lieux où le confinement se vit de manière particulière, les séminaires, où il est bien difficile de mettre en place des règles strictes.

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un prêtre prie, les mains jointes. Photo d'illustration. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

"Oui, on se croise souvent", avoue Jean. A 27 ans, il est séminariste : il apprend à devenir prêtre. En cette Semaine sainte, il vit confiné à Lyon avec 37 autres hommes, dans le séminaire Saint-Irénée. Alors, quand on vit avec autant de monde dans une maison, même grande, il est impossible de rester isolé : "On fonctionne un peu comme les gens qui sont confinés en famille."

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Jean raconte les petites choses du quotidien qui ont quand même changé. "La différence avec le temps normal ? Par exemple, un truc tout bête : on désinfecte les poignées de porte trois fois par jour", explique-t-il. Terminés, les "torchons pour les mains", les séminaristes sont passés aux essuie-mains individuels. "Souvent à la messe, il y a le rite de la paix du Christ où on serre la main de ses voisins... On a arrêté de le faire", ajoute-t-il.

Même chose pour les repas, afin d'essayer de respecter la distanciation sociale. "Avant, on mangeait à cinq ou six par table, maintenant on limite à quatre maximum. Pendant les offices, on se met à peu près à vue d'oeil à un mètre les uns des autres", poursuit Jean.

Un confinement facile à vivre

Liens sociaux préservés, grande maison, jardin... Les séminaristes se rendent bien compte que leur confinement est plus facile à vivre que pour d’autres. "On fait attention, mais en même temps si le virus entrait, il circulerait inévitablement", assure Grégoire Kornprobst, l’un des prêtres formateurs. Ça a d’ailleurs été le cas dans d’autres séminaires en France, raconte le prêtre.

Je pense que la moitié de la communauté y passerait, ça c'est sûr. Après, il ne circulerait qu'ici.

Grégoire Kornprobst

à franceinfo

Ce sont donc surtout les contacts entre le séminaire et l’extérieur qui sont coupés. Plus de groupe d’aumônerie, de préparation aux mariages, aux baptêmes, de "liens physiques" avec les autres croyants. Tout cela continue par téléphone ou via internet. "On a un site internet qui reçoit des intentions de prières, on est pas mal connectés à des personnes malades, du personnel soignant", affirme Jean.

En plus de ces souhaits de prières envoyés par les catholiques, le père Grégoire explique que les séminaristes participent au numéro vert créé pour les croyants. Les offices de Pâques sont également retransmis en vidéo, sur internet.

Comment les séminaristes vivent-ils leur confinement ? Ecoutez le reportage de Noémie Bonnin

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