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Retour à l'école : "C'est court mais c'est indispensable" et "utile sur le plan pédagogique", estime le syndicat des inspecteurs SIEN-UNSA

Le vrai problème des niveaux se posera en septembre, convient-il. Mais c'est "mieux" de finir une année "avant d'en recommencer une nouvelle".

Article rédigé par franceinfo
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Rentrée de collégiens dans le 12e arrondissement de Marseille, le 22 juin 2020. (SPEICH FRÉDÉRIC / MAXPPP)

"Deux semaines" à l'école ou au collège, "c'est court mais c'est indispensable" et "sur le plan pédagogique, c'est utile" estime lundi 22 juin sur franceinfo Patrick Roumagnac, secrétaire général du syndicat des inspecteurs SIEN-UNSA. Une année scolaire, "c'est mieux quand on peut la finir avant de recommencer une nouvelle" poursuit-il. Favorable à un plan volontariste contre le décrochage, il considère que "c'est en septembre que le vrai problème" des différences de niveau "va se poser".

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franceinfo : Que vont faire les élèves pendant ces deux semaines de classe ?

Patrick Roumagnac : Ils vont renouer un contact avec l'école, avec leurs camarades, avec leurs professeurs, avec un monde normal, ou en tout cas le plus normal possible. C'est quelque chose de fondamental. Deux semaines, c'est court, mais c'est indispensable. Ils vont avoir l'opportunité de reconstruire ce lien, et de finir leur année scolaire : c'est bien une année scolaire qui commence, c'est mieux quand on peut la finir avant de recommencer une nouvelle. Sur le plan pédagogique, c'est utile. Sur le plan didactique, c'est plus discutable. On ne s'attend pas à ce qu'il y ait beaucoup de nouvelles acquisitions ou de nouvelles compétences qui se construisent.

Que pensez-vous du plan ultra volontariste annoncé par Jean-Michel Blanquer contre le décrochage scolaire ?

Un plan ultra-volontariste, j'y crois toujours et ça me paraît toujours être une bonne idée. Il faut aussi être réaliste et se dire qu'entre les enthousiasmes initiaux - et c'est bien qu'un ministre ait de l'enthousiasme - et la réalisation, il y a la réalité du terrain. La réalité du terrain est parfois plus complexe. Il faut accepter des ajustements qui sont nécessaires et accepter d'être peut-être un peu moins à hauteur des ambitions initiales, mais à un niveau plus réaliste. On va essayer de tout faire pour renouer un contact avec les élèves décrocheurs. Il faut passer par différentes voies. On sait très bien qu'on est dans des situations humaines complexes. Sûrement qu'en passant par des associations dans les quartiers qui sont très implantées, par l'éducation populaire, on peut arriver à renouer des contacts. Il y aura le dispositif "Vacances apprenantes", dont on sait qu'il aura des avantages et des faiblesses aussi. Tous ces petits éléments permettront de renouer le contact. Et puis, on va en avoir beaucoup qui vont revenir aujourd'hui, ou dans les jours qui viennent, peut-être être pas longtemps, peut-être pas les deux semaines, mais en tout cas, ils renoueront ce contact avec l'école.

Comment gérer les différences de niveau et d'apprentissage dans une même classe ?

Le pire, ça va être en septembre. Évidemment, pendant ces deux semaines, il va y avoir une prise de conscience, et il va falloir la gérer intelligemment, parce qu'il y a des élèves qui vont se rendre compte qu'ils ne sont pas tous au même niveau, qu'ils n'ont pas tous vécu la même chose et qu'ils n'ont pas tous construit les mêmes connaissances et les mêmes compétences pendant cette période de blanc. Il y a des élèves qui ont, à distance, pu apprendre énormément de choses, d'autres qui n'ont pas pu. C'est en septembre que le vrai problème va se présenter.

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