Reprise dans les écoles, contribution des plus riches, dialogue social... Le "8h30 franceinfo" de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT
En pleine crise de coronavirus, à l'occasion du 1er-Mai, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, est revenu notamment sur la question de la contribution des plus riches, de la rentrée dans les écoles et de la question du déconfinement dans les entreprises.
"Il y a besoin d'une reprise économique, on ne va pas se raconter d'histoires les uns et les autres, (…) mais elle ne peut pas se faire à n'importe quelles conditions", déclare le secrétaire général de la CFDT Laurent vendredi 1er mai sur franceinfo. Pour lui, la reprise "ne peut pas se faire sans avoir d'abord en tête que, la priorité des priorités, c'est la santé des salariés". "Il faut revoir le process de production, il faut revoir les gestes professionnels et donc ça prend du temps et ça doit être fait avec les salariés eux-mêmes et leurs représentants."
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Par ailleurs, alors que le coronavirus Covid-19 est reconnu comme maladie professionnelle uniquement pour les soignants, le secrétaire général de la CFDT demande "la création d'un fonds mutualisé qui permette de prendre en compte les travailleurs qui ont été victimes de ce virus."
Sur une éventuelle augmentation à venir de la durée du travail, Laurent Berger ne s'économise pas pour dénoncer un débat "anachronique" et "indécent". "Porter le débat aujourd'hui sur l'augmentation de la durée du travail alors que malheureusement des centaines de milliers de personnes vont sans doute perdre leur emploi du fait de ce virus, me paraît totalement anachronique, et même indécent", estime-t-il.
"Il faut annuler la réforme de l'assurance-chômage"
Il estime par ailleurs qu'il "faut annuler" la réforme de l'assurance chômage et ne veut pas "se remettre sur la figure" sur la réforme des retraites après le déconfinement. "La réforme de l'assurance chômage, dès le départ, la CFDT a été extrêmement claire, était profondément injuste, insiste Laurent Berger.Elle n'est plus adaptée du tout à la situation qu'on est en train de traverser. Évidemment qu'il faut annuler cette réforme et revenir aux règles antérieures. (…) Cette réforme, elle est finie. De notre point de vue, il faudrait que le gouvernement la retire".
Alors que la France et l'Europe traverse une grave crise économique résultant du confinement pour enrayer la propagation du coronavirus Covid-19, il appelle à une contribution plus forte des plus hauts revenus. "On ne pourra pas, prévient Laurent Berger, imposer plus le travail et la consommation parce qu'on a une double crise, la crise de l'offre et la crise de la demande. Mais je crois que demain, il faudra une participation plus forte des plus hauts revenus".
Laurent Berger appelle aussi à "une politique européenne et une politique aussi de relance à travers, pourquoi pas, un grand emprunt", car augmenter la contribution de plus riches à l'impôt "ne suffira pas avec la dette qu'on a creusée".
"Le volontariat, ça veut tout dire et rien dire"
Sur la reprise dans les écoles, Laurent Berger estime que "Le volontariat, ça veut tout dire et rien dire", déclare le syndicaliste alors que les parents devront justifier de ne pas pouvoir envoyer leurs enfants à l'école pour bénéficier du chômage partiel à partir du 1er juin. Ce qui fait dire à Laurent Berger que "c'est exactement ce type d'usines à gaz sur lequel on est spécialiste en France, mais qui met les gens individuellement dans une situation intenable".
Le secrétaire général de la CFDT estime que le plan du gouvernement met les collectives locales "face à une forme de pression" alors que "tout cela est extrêmement imprécis" et qu'il faut "au minimum plusieurs jours" pour préparer la réouverture des établissements scolaires notamment en évaluant les conditions matérielles, et non un seul jour comme prévu, le 11 mai.
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