Plan de relance du tourisme : "Certaines satisfactions" mais "encore de grandes incertitudes", selon le président de l'Umih
Roland Héguy, le président de l'Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, évoque notamment "une lueur d'espoir" pour la région Île-de-France sur franceinfo.
C’était le comité interministériel "de la survie", jeudi 14 mai, pour les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Et il s'est conclu, selon Roland Héguy, le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), par "certaines satisfactions". Il a évoqué notamment "une lueur d'espoir" pour la région Île-de-France. Mais "il nous reste encore de grandes incertitudes", a estimé Roland Héguy sur franceinfo.
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Le président de l'Umih espère qu’un maximum de départements repassent d’ici fin mai du rouge au vert, et que l’État adaptera ses mesures de soutien à la réalité des difficultés des hôteliers et restaurateurs à la fin d’un été qui s’annonce tout de même très compliqué.
franceinfo : Êtes-vous satisfait des annonces du Premier ministre Édouard Philippe ?
Roland Héguy : D'abord, vraiment, ce comité interministériel du tourisme, c’était celui de la survie de la profession, et on a effectivement obtenu certaines satisfactions. Comme la date de réouverture est fixée au 2 juin pour la restauration en zone verte, on espère que, d'ici fin mai, il y aura beaucoup de départements rouges qui seront repassés au vert. Mais il nous reste encore de grandes incertitudes pour notre profession, parce qu'il y a quand même beaucoup de leviers qui reposent sur l'ensemble des aides qui ont été proposées par le gouvernement. Et ces aides, il faudra bien les rembourser, alors nous serons peut-être dans un état économique difficile. Est-ce qu'on sera en capacité de le faire en 2020 ? Je ne crois pas.
Vous demandez donc plus d’aides ?
Non, ce qu'on demande, à l'Umih, c’est de rester mobilisés et de s’adapter. On a demandé au gouvernement que soient organisés des points d'étapes réguliers, tous les mois, parce qu'on est dans la confusion et dans le brouillard total pour juillet et août. Donc, on peut se retrouver au mois d'août pour réévaluer le calibrage des aides en fonction de l'évolution économique, car malheureusement, en 2020, cette crise sera quoiqu'il arrive profonde et sûrement durable.
Paris et l’Île-de-France sont pour le moment en zone rouge, et si ça n’évolue pas, ce sera un coup dur terrible pour le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. C’est un secteur important…
Oui, très important. Mais il y a comme une lueur d'espoir parce qu'il y a une évolution toutes les trois semaines, le Premier ministre a été très clair là-dessus. Si effectivement, les Français se comportent bien et sont respectueux vis-à-vis des gestes barrières, on peut imaginer que, très rapidement d'ici fin mai, il y ait énormément de départements, dont Paris et l'Île-de-France qui repassent au vert.
Édouard Philippe a dit que les Français pourront partir en vacances en France en juillet et en août. Attendez-vous des réservations en masse dans les jours ou semaines qui viennent ?
En masse c'est le mot de trop. On va avoir des réservations, oui, mais on a évalué, avec l'ensemble de l'hôtellerie et de la restauration, que, si on réalisait un chiffre d'affaires de 50% de celui de l'année dernière, de 2019, ce serait déjà très très satisfaisant. Donc vous voyez, on est restés très modestes. Mais c'est vrai que derrière ça, après l'épidémie, on va faire une grande campagne, effectivement, pour que les Français aillent en vacances en France, sur le territoire français, et que ça profite aussi au commerce.
Votre secteur devra établir un protocole sanitaire pour envisager la réouverture, sera-t-il prêt pour le 2 juin ?
Vous savez, ce protocole, on l'a déposé déjà le 24 avril. On est dans une profession déjà très pointue en termes sanitaires et qui est très exigeante en termes de contrôle. Nous, on a fait le travail en amont. On l'a présenté au ministère du Travail et au ministère de la Santé. On attend effectivement la validation. Mais ce matin, on nous a précisé que, d'ici le 2 juin, ce serait validé. On attend cela impatiemment, parce qu’un hôtel-restaurant ne s'ouvre pas en 24 heures. Donc, on a besoin de ce document pour pouvoir ouvrir dans des bonnes conditions.
On parle beaucoup de plaques en plexiglas, par exemple, dans les restaurants, l'envisagez-vous ?
Non, du tout, du tout. Il y a effectivement dans ce protocole un respect des distances, pour protéger les salariés et les clients. Mais il ne faut pas oublier non plus que, pour un restaurant, la partie conviviale de l’expérience est aussi très importante.
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