Plan contre le harcèlement de rue : "Les femmes pourront rentrer dans tous les lieux labellisés" si "elles se sentent en insécurité", indique Marlène Schiappa
La secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes explique en détail, jeudi sur franceinfo, le nouveau plan du gouvernement pour protéger les femmes contre le harcèlement de rue.
Le "dispositif Angela" permet aux femmes qui se sentent en danger "de savoir où se réfugier pour les cas où il n'y aurait pas de policiers pour verbaliser en flagrant délit immédiatement", explique Marlène Schiappa jeudi 28 mai sur franceinfo. La secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes détaille le nouveau plan du gouvernement pour protéger les femmes contre le harcèlement de rue.
franceinfo : En quoi consiste le dispositif Angela ?
Marlène Schiappa : Ce plan vise à aller plus loin et à mieux protéger les femmes face au harcèlement de rue. Pendant la période de confinement, on a vu qu'on pouvait développer de nouveaux endroits pour protéger les femmes des violences conjugales, avec les pharmacies, les centres commerciaux, les hypermarchés, etc. Nous allons créer, avec ONU Femmes et leur dispositif HeForShe, un partenariat sur tout le territoire et avec un dispositif dont le principe est de rentrer et de demander Angela. Les femmes pourront rentrer dans tous les lieux labellisés - les bars, restaurants, mais ça peut être aussi des commerces, également des pharmacies - quant elles sont suivies, qu'elles se sentent en insécurité dans la rue et dire simplement "Je demande à voir Angela". C'est quelque chose qui a été mis en place à l'initiative d'associations dans d'autres pays, notamment aux États-Unis, ça se fait déjà dans certains bars et ça a fait ses preuves. Cela permet de savoir où se réfugier pour les cas où il n'y aurait pas de policiers pour verbaliser en flagrant délit immédiatement.
Comment une femme qui est menacée ou harcelée dans la rue pourra-t-elle savoir si le commerce participe à ce dispositif ?
L'idée, c'est qu'on puisse élargir le partenariat le plus possible. On travaille à cet égard avec ONU Femmes, qui a déjà un partenariat avec des lieux qui sont déjà engagés. Et puis nous, nous allons réengager aussi les hypermarchés, les centres commerciaux déjà volontaires pendant le confinement. Notre volonté, c'est de faire en sorte que ce réseau de lieux sûrs soit le plus large possible. Au début, on en aura peut-être 5, 10, 20, 50, et puis ensuite, ça ira plus loin. Sur les violences conjugales pendant le confinement, en à peine un mois et demi de dispositif, on a trouvé près d'une centaine de lieux partenaires sur tout le territoire qui étaient disposés à mettre à disposition un espace. Là, il suffit juste de se porter volontaire. Je trouve que la société est de plus en plus engagée pour protéger les femmes face aux violences sexistes et sexuelles, donc j'ai confiance dans le fait que nous trouverons facilement des partenaires avec ONU Femmes.
Vous annoncez également un durcissement et une accélération des réponses pénales pour les harceleurs récidivistes. Comment cela se traduira ?
Le harcèlement de rue est sanctionné par des contraventions qui vont de 90 à 1 500 euros, selon qu'il y ait des circonstances aggravantes ou des récidives. La circonstance aggravante, c'est par exemple lorsque la jeune fille, qui est harcelée, est mineure de moins de 15 ans. Notre volonté, avec la ministre de Justice, c'est que le harcèlement de rue puisse désormais être traité en comparution immédiate par la justice en cas de récidive aggravée par des faits délictuels. Le prévenu sera retenu jusqu'à sa comparution, qui doit avoir lieu le jour même et il sera conduit sous escorte devant le tribunal. C'est une manière de fortement adresser un message et de dire que l'institution judiciaire doit apporter une réponse forte et ferme à ces faits de harcèlement de rue.
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