A Saint-Louis (Haut-Rhin), les pompes funèbres des Trois frontières travaillent en continu depuis la mi-mars. Le gérant, Marc Sutter, a compté 14 décès rien que durant la semaine en cours quand, d'ordidaire, le nombre de décès à traiter est d'une vingtaine par mois. "On est passé du simple au double", résume Marc Sutter. Le Grand-Est, et particulièrement le Haut-Rhin, est un des principaux foyers de contamination du Covid-19. Les capacités de réanimation y sont notamment saturées. >> Coronavirus : confinement, attestation, recherche... Retrouvez les dernières informations sur l'épidémie de Covid-19 dans notre directDes employés inquiets Dans le même temps, les pompes funèbres des Trois frontières doivent fonctionner sans une partie du personnel qui a fait valoir son droit de retrait face à l'incertitude autour du nombre d'heures pendant lesquelles le virus reste actif après le décès d'une personne. Les employés des pompes funèbres vont donc chercher les corps en combinaison et les cérémonies sont réduites au strict minimum. Marc Sutter préfère, lui, dormir à l'hôtel pour protéger sa famille. Des cercueils en rupture de stockComme en Île-de-France, certaines entreprises de services funéraires de la région sont pour la première fois confrontées à une rupture de stock de cercueils. Et les pompes funèbres des Trois frontières doivent faire face à un autre problème : le stockage provisoire des urnes funéraires. "Normalement nous n'avons pas le droit de les garder, c'est au crématorium de le faire mais le crématorium est saturé", explique Marc Sutter contraint de "prendre le droit".