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"Il n’y a pas de retour en arrière possible" : depuis le confinement, le plébiscite des DRH pour le recours au télétravail

C’est la première fois qu’on leur donne la parole depuis la crise sanitaire. Les directeurs des ressources humaines sont enthousiastes. Le télétravail les a conquis et les a amenés à remplir des missions très inhabituelles

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une femme en train de télétravailler dans sa chambre, le 15 mai 2020 à Nice (Alpes-Maritimes). (VALERY HACHE / AFP)

On ne la tient plus. Audrey Richard, la présidente de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), savoure sa victoire. Elle qui portait le sujet du télétravail et qui, avec son organisation, essayait d’évangéliser ses collègues sur les bienfaits de la formule, se frotte les mains en dévoilant les résultats de la consultation menée auprès de 750 entreprises, en lien avec le cabinet de conseil BCG. Pour elle, "on est passés sur l’autre rive et il n’y a pas de retour en arrière possible". Le télétravail est bien là pour rester.

Quelques chiffres pour en attester. 85% des DRH interrogés début juin veulent que le télétravail se poursuive dans leur entreprise. 82% ont revu à la hausse la part des postes qui sont éligibles au télétravail. L’ANDRH parle d’un changement massif de mentalité. Des directions qui étaient jusqu’alors farouchement opposées au télétravail et qui y sont devenues favorables. Audrey Richard prend l’exemple de ce qu’elle appelle "une vache sacrée" : les centres d’appels. Le télétravail y était considéré comme impossible pour des raisons de sécurité. Il n’était pratiqué que par 12% des salariés. Pendant le confinement, on est passé à un salarié sur deux en télétravail, soit une proportion multipliée par quatre. Pour la présidente de l’ANDRH, pas de doute, des barrières ont sauté. Et pour de bon.

Pendant la crise, les DRH ont dû sortir de leur rôle

Va-t-on vers le "tout télétravail" ? Le constructeur automobile PSA a annoncé qu’il ne voulait désormais voir ses employés du siège qu’un jour et demi par semaine tout au plus. Mais ce n’est pas la formule retenue. Les DRH interrogés penchent pour une organisation hybride. Avec des salariés en moyenne présents trois jours par semaine dans les locaux de l’entreprise. Si la formule ne semble poser aucun problème pour les fonctions support et la direction, l’ANDRH note des réticences pour la production - on s’en doute - et surtout la recherche et développement, supposée avoir besoin de plus d’échanges en face à face.


Enfin, c’est l’un des points sur lesquels la présidente de l’ANDRH insiste : le confinement a conduit les DRH à intervenir auprès des salariés sur des questions comme la gestion de leur sommeil, de leur alimentation, du sport, de la santé. Certains ont fait intervenir à distance des coachs sportifs et mêmes culinaires. D’autres DRH ont été confrontés à des questions de violences domestiques. Enfin, l’association des DRH appelle à ne pas rater le coche pour faire évoluer le management. Qu’il soit moins dans la commande et le contrôle, mais plus sur les résultats.

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