Emmanuel Macron appelle à "se préparer" à une rentrée économique "très dure"
Alors qu’un remaniement semble plus que jamais d’actualité, le président de la République s'est exprimé dans un entretien à la presse quotidienne régionale, jeudi soir. Il évoque aussi la crise du coronavirus et la réforme des retraites.
Le moment est choisi : quatre jours après le second tour des élections municipales et quelques jours avant un remaniement annoncé, Emmanuel Macron prend la parole dans un entretien accordé à la presse quotidienne régionale, jeudi 2 juillet. Crainte d'une deuxième vague du coronavirus, rentrée sociale, avenir d'Edouard Philippe... Franceinfo a lu l'interview, voici ce qu'il faut en retenir.
Sur l'épidémie de coronavirus
Interrogé au sujet de la mise en place d'un nouveau confinement en cas de seconde vague de contaminations au Covid-19 en France, Emmanuel Macron indique qu'il "ne faut rien exclure". "L'objectif est de tout faire pour l'éviter. Quant à savoir s'il faut s'attendre à une réaccélération de la circulation du virus, je ne sais pas. Nous ne savons pas tout", ajoute le chef de l'Etat qui dit avoir demandé "au gouvernement de préparer une campagne de prévention durant l'été".
Nous ne sommes pas sortis de la crise sanitaire, mais de sa phase la plus aiguë. Nous entrons désormais dans une phase de surveillance.
Emmanuel Macrondans un entretien à la presse quotidienne régionale
Sur la rentrée de septembre
"La rentrée sera très dure, il faut nous y préparer", avertit le président de la République, en indiquant que sa priorité sera de "dessiner un nouveau chemin autour de la reconstruction économique, sociale et environnementale" du pays. Cette priorité pour la dernière partie du quinquennat "commence par le Ségur (de la santé)", "se poursuivra par un chantier sur le grand âge, puis sur l'accompagnement de notre jeunesse, qui a le plus souffert de la crise", continue-t-il, en admettant que la crise sanitaire l'a "changé".
Sur le temps de travail
Lorsqu'il dit qu'il faut travailler davantage, faut-il y voir une remise en cause des 35 heures ? "La priorité à court terme, insiste-t-il, c'est de sauver les emplois, y compris avec l'activité partielle de longue durée. Le débat que nous avions connu avant la crise autour de la durée du nombre d'années de cotisations continue à se poser. Nous ne pouvons pas vouloir notre indépendance, la reconquête sociale, économique et environnementale, et être un des pays d'Europe où l'on travaille le moins longtemps."
Sur la réforme des retraites
Est-elle, de fait, mise à la poubelle ? "Non. Ce serait une erreur, assure-t-il. Nous avons tous vu durant cette crise ce qu'on appelle 'la deuxième ligne', ces Françaises et ces Français engagés dans des petits emplois précaires. Les livreurs, les caissières… Cette France-là est perdante dans le système actuel." Le chef de l'Etat annonce vouloir "demander au gouvernement de réengager une concertation avec les partenaires sociaux, en profondeur, dès l'été, sur ces questions."
Même s'il "n'y aura pas d'abandon d'une réforme des retraites", il se dit "ouvert à ce qu'elle soit transformée. Elle ne peut pas être reprise de manière inchangée à la sortie de la crise."
Sur le remaniement annoncé
Sur cette question, Emmanuel Macron ne laisse rien filtrer. Il dit simplement avoir "une relation de confiance", "historique", avec Edouard Philippe. Avant d'ajouter : "Le nouveau chemin, ce sont de nouveaux objectifs d'indépendance, de reconstruction, de réconciliation, et de nouvelles méthodes. Derrière, il y aura une nouvelle équipe." Edouard Philippe appartient-il à de "l'histoire ancienne" ? "Au contraire", a répondu le président, dans une première version de l'interview. Après relecture de l'Elysée, ce "au contraire" a été supprimé du texte définitif.
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