"Quatre fois cas contact en dix jours, je freine un peu..." Ces Français qui s’imposent déjà des restrictions face au Covid-19
Face à la progression de l'épidémie de Covid-19, certains Français n'ont pas attendu le débat sur un éventuel couvre-feu sanitaire pour limiter leur vie sociale.
Emmanuel Macron annoncera-t-il de nouvelles restrictions aux Français face au Covid-19 ? Le président de la République s’exprime sur TF1 et France 2 à 20h mercredi 14 octobre, après le conseil de défense de mardi et alors que l’épidémie progresse en France. Ces dernières semaines, le gouvernement et certains médecins en appellent à la responsabilité de tous, pour réduire les interactions sociales. De plus en plus de Français limitent déjà leurs sorties, sans attendre les annonces.
>> Covid-19 : suivez en direct les dernières informations sur l'épidémie et ses conséquences
Fini donc les rendez-vous entre amis ou les déjeuners à la cantine. Claire se restreint en ce moment pour ne plus prendre de risque. Cette Parisienne a été plusieurs fois cas contact ces derniers jours, comme son conjoint. "On va faire l’impasse sur tout ce qui est repas, comme les dîners, explique-t-elle. C’est juste du bons sens, j'ai été quatre fois cas contact en dix jours ! Je freine un peu, derrière." Pour Claire, il s'agit de "choses bêtes", de déjeuners en famille ou d'un dîner chez sa meilleure copine. "Tout le monde se sent bien, il n’y a pas de soucis, et trois jours après, on se retrouve complètement bloqués."
La famille plutôt que les loisirs
Claire ne veut plus devoir s'isoler et télétravailler pendant au moins sept jours. Cette mère de deux filles espère aussi protéger sa famille : "Dans une semaine, je pars en vacances et je vais voir mon père. Je ne vais pas tenter le truc à trois jours du départ." La famille plutôt que les loisirs, un choix partagé par Benjamin. Ce restaurateur, âgé de 46 ans, voit ses parents toutes les semaines et refuse donc les soirées football : "Je savais que j’étais confronté à d’autres gens et à des contacts durant le sport. Je risquais de contaminer mes parents, et le manque du foot ne prend qu’une petite place par rapport au fait de perdre mes parents."
"J’ai aussi limité le nombre de sortie, explique Benjamin, parce que si j’arrête de faire du sport ce n’est pas pour aller me rendre dans un endroit clos autre part." Quand il reçoit des gens chez lui, ce Parisien limite le nombre de personnes.
On essaye de se protéger au maximum. On fait en sorte d’être à un mètre, d’avoir le masque au départ et on l’enlève quand on dîne. On essaye d’instaurer les gestes barrières même à la maison.
Benjaminà franceinfo
Il vaut mieux ça qu'un reconfinement total, affirme le restaurateur parisien. Jean, caviste, s'impose lui aussi des limites, mais au détriment de ses proches. "Mon fils a dû subir une intervention chirurgicale, explique-t-il. Pendant trois semaines, je ne l’embrassais pas, je ne le touchais pas, parce qu'étant commerçant, je vois 30 à 40 personnes par jour. J’ai des clients qui ont le Covid-19. Donc, forcément quand vous avez de la famille, vous y pensez. Pareil pour mes parents, je les ai vus cet été mais pas plus." Jean estime que c'est une question de responsabilité. Comme un écho aux appels du gouvernement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.