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Covid-19 : tests salivaires, cantines, classes fermées... On vous résume le protocole sanitaire dans les écoles pour la rentrée

L'exécutif a annoncé une série de mesures, dont le "renforcement massif des capacités de tests".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'école Hippolyte Maindron, à Paris, le 19 septembre 2020. (RICCARDO MILANI / AFP)

C'est un retour en classe guetté avec anxiété par les enseignants. Après trois semaines de fermeture des établissements scolaires dans toute la France, les écoliers font leur rentrée, lundi 26 avril. Une série de mesures ont été annoncées par l'exécutif pour juguler l'épidémie de Covid-19. Lors de sa conférence de presse, jeudi 22 avril, le Premier ministre, Jean Castex, a ainsi promis un "protocole très strict" et un "renforcement massif des capacités de tests". Voici ce qui doit s'appliquer.

Les classes seront fermées à la première contamination

"Nous fermerons la classe dès qu'il y a un cas de contamination", a annoncé, jeudi, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer. Cette mesure "conduira nécessairement à ce qu'il y ait un certain nombre de fermetures, mais évidemment il est largement préférable d'avoir 1% des classes de France qui ferment que d'avoir 100% des écoles" fermées, a-t-il ajouté, pour justifier la réouverture des classes malgré un niveau de contamination toujours élevé (un peu plus de 30 000 par jour sur les sept derniers jours). Alors que les beaux jours s'installent, le gouvernement encourage aussi les classes en plein air.

Les élèves n'iront pas dans d'autres classes si un enseignant est absent

Un autre principe a été retenu pour éviter d'étendre les contaminations : ne pas mélanger les classes. "Dans les écoles, lorsqu'un enseignant absent ne peut, malgré le renforcement des moyens de remplacement, être immédiatement remplacé, les élèves ne peuvent en aucun cas être répartis dans les autres classes. L'accueil des élèves est alors suspendu dans l'attente de l'arrivée du professeur remplaçant", explique le ministère de l'Education nationale dans ses réponses aux questions sur les modalités de cette rentrée.

Une bonne nouvelle aux yeux du professeur des écoles Lucien Marbœuf, auteur du blog L'Instit'humeurs : "Jusqu'ici, faute de remplaçant, les élèves des collègues absents (par exemple ceux qui étaient cas contact domestique, 17 jours d'isolement…) finissaient dans les classes des autres, on avait parfois 32 ou 33 élèves de trois classes mélangés".

Collégiens et lycéens reprennent en distanciel

Si les écoliers de maternelle et de primaire rentrent bien en classe en présentiel lundi, ce ne sera pas le cas des collégiens et lycéens. Ces derniers vont d'abord reprendre en distanciel, et ce, jusqu'au 3 mai. Lors de la reprise en présentiel, les lycées devront respecter la règle de la demi-jauge, que ce soit en petits groupes ou avec une alternance entre les cours en présence et ceux à distance. 

Pour les collèges, la rentrée s'effectuera le 3 mai en présentiel, sauf pour les élèves de 4e et 3e des départements les plus touchés par la pandémie, qui feront aussi leur rentrée en demi-jauge. Les 15 départements en question sont le Nord, l'Aisne, l'Oise, les Yvelines, la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine, le Val d'Oise, le Val-de-Marne, l'Essonne, Paris, la Sarthe, la Loire, le Rhône et les Bouches-du-Rhône.

Les cantines restent ouvertes

Les cantines restent ouvertes, mais un espacement de deux mètres sera exigé entre les élèves. Sur franceinfo, le ministre de l'Education a reconnu, vendredi, que les repas constituaient le "maillon faible, non pas du protocole sanitaire, mais de la vie quotidienne". Dans son étude ComCor au long cours sur les pratiques associées à l'infection (datée du 2 mars 2021), l'institut Pasteur pointe en effet le rôle important des repas partagés avec d'autres personnes, forcément pris sans masque et le plus souvent à l'intérieur.

Mais Jean-Michel Blanquer a aussi rappelé que les cantines ont une fonction sociale : "Pour beaucoup d'enfants, c'est le moment d'un repas équilibré qui est important pour leur santé. Il y a un enjeu social et un enjeu de santé." Il invite donc ceux qui le peuvent à garder leur enfant à la maison.

"Quand on peut avoir son enfant chez soi pour le déjeuner, c'est mieux. (...) C'est aussi bien, de façon à ce qu'il y ait moins d'enfants à la cantine, que ce soit les enfants qui en ont le plus besoin qui puissent bénéficier de la cantine."

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale

sur franceinfo le 23 avril

Des tests salivaires seront déployés dans les écoles 

Autre élément clé de cette reprise : la montée en puissance des tests pour les membres du personnel et les élèves. Selon le gouvernement, quelque 400 000 tests salivaires contre le Covid-19 seront déployés dans les écoles élémentaires cette semaine, avec un objectif hebdomadaire de 600 000 d'ici la mi-mai. "Nous concentrerons ce dispositif de dépistage dans les départements où l'incidence est la plus élevée", avait précisé Jean Castex jeudi. Pour rappel, ces tests consistent en un prélèvement par la salive, recueillie par crachat dans un tube à essai ou, chez les plus jeunes, par le biais d'une pipette sous la langue.

Des autotests pour les lycéens de plus de 15 ans et les enseignants

Pour les élèves de plus de 15 ans et le personnel de l'Education nationale, les autotests vont être privilégiés. Le gouvernement en a commandé 64 millions qui leur sont destinés. Le résultat de ce prélèvement nasal, moins désagréable que ceux pratiqués en pharmacie, est connu en 15 minutes. 

Les enseignants et les autres salariés des établissements scolaires seront appelés à réaliser le test chez eux, dès la rentrée. Puis, à partir du 10 mai, les lycéens y seront soumis chaque semaine au sein de leur établissement. Membres du personnel et élèves seront "testés sur la base du volontariat" avec accord des parents pour les mineurs, note le site du ministère de l'Education nationale. La Haute Autorité de santé a recommandé dans un premier temps de ne pas proposer les autotests aux moins de 15 ans, mais elle se prononcera prochainement sur l'opportunité d'étendre la mesure. En attendant, les collégiens auront accès aux tests salivaires.

Ce dispositif peut permettre "de faire baisser le risque de contamination de plus de 50%" sous certaines conditions, avait expliqué sur franceinfo Olivier Guérin, membre du Conseil scientifique chargé de conseiller l'exécutif. Pour atteindre de tels résultats, il faut "une adhésion au-delà de 75% des enfants et enseignants et que ces tests soient réalisés au moins une fois par semaine", avait-il précisé.

Les enseignants de plus de 55 ans sont prioritaires pour la vaccination

Enfin, depuis le week-end du 17 et 18 avril, les enseignants de plus de 55 ans sont considérés comme prioritaires pour la vaccination, avec des "créneaux" pour eux dans les centres de vaccination. Toutefois, "seulement 16% des enseignants et des accompagnants d'enfants en situation de handicap ont plus de 55 ans", a noté le Syndicat national des lycées et des collèges (Snalc). Les syndicats de l'Education nationale regrettent ainsi que tous les enseignants ne soient pas déclarés prioritaires pour la vaccination, sans limite d'âge.

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