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Covid-19 : quelles sont les pistes du gouvernement pour un "retour à une vie plus normale" ?

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a évoqué l'échéance de "la mi-avril" avant la levée de certaines restrictions destinées à juguler l'épidémie de coronavirus. Voici les pistes étudiées. 

Article rédigé par franceinfo
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Un concert improvisé se tient devant ce café de l'île Saint-Louis, à Paris, le 24 février 2021. (MYRIAM TIRLER / HANS LUCAS / AFP)

C'est quand, le bonheur ? Ou, du moins, l'allègement des restrictions contre la pandémie de Covid-19 ? Eventuellement à partir d'avril, puisque le chef de l'Etat Emmanuel Macron a fait miroiter, le 1er mars, une réouverture progressive des magasins ou salles culturelles fermés, d'ici "quatre à six semaines". Parallèlement, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a espéré, mercredi 3 mars, un "retour à une vie plus normale (…) peut-être dès la mi-avril", grâce à l'effet de la vaccination pour alléger la pression hospitalière.

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"Nous devrions avoir vacciné au moins 20 millions de personnes" d'ici mi-mai, "soit tous les plus de 50 ans volontaires", a promis, jeudi 4 mars, le Premier ministre Jean Castex lors de la conférence de presse gouvernementale sur l'épidémie de Covid-19. Mais le Premier ministre n'a pas donné d'échéance pour  "commencer à desserrer les contraintes" sur "les lieux qui font la vie sociale", selon l'expression de Gabriel Attal. A quelles conditions l'exécutif autoriserait-il le retour à une vie plus normale ? Voici quatre pistes à l'étude.

Un "pass sanitaire" : probable

Première piste : la mise au point d'un "pass sanitaire", un outil numérique qui pourrait être lié à l'application TousAntiCovid. Cet outil deviendrait obligatoire pour pouvoir accéder aux bars, restaurants, salles de sport, cinémas, etc. L'usager devrait donc s'identifier, à l'entrée de l'établissement désiré, en scannant un QR code d'identification chiffrée.

Ce scan aura ensuite une fonction d'alerte et de traçage. Si le client s'est trouvé à l'intérieur de l'établissement au même moment qu'une personne testée positive, il recevra une alerte pour se faire tester. Ce QR code, sur lequel les professionnels travaillent depuis trois mois, pourrait aussi mesurer automatiquement la jauge de fréquentation et réguler les entrées.

La mention d'un test négatif ou d'une vaccination : envisageable

Deuxième piste, plus délicate : la mention d'indications de santé liées à ce "pass sanitaire". L'application pourrait par exemple indiquer que l'assuré est vacciné, ou qu'il a passé un test négatif depuis moins de 72 ou 48 heures. Le "pass sanitaire" offrirait ainsi un accès privilégié, pour certains lieux, aux personnes qui ne risquent pas d'en contaminer d'autres.

Sa mise en place créerait toutefois des ruptures d'égalité entre les personnes vaccinées et celles qui n'ont pas encore accès au sérum. Elle pose aussi des problèmes de respect des données individuelles et des libertés. Et elle nécessitera un texte législatif, selon l'exécutif. D'où la prudence du ministre de la Santé, Olivier Véran, interrogé sur le sujet à l'Assemblée nationale, mardi 2 mars.

De nouveaux protocoles sanitaires dans les salles de spectacles : à l'étude

Des protocoles expertisés pour donner le feu vert aux grands événements culturels et sportifs (festivals, compétitions, etc.) sont également à l'étude. Le gouvernement attend en particulier le résultat de plusieurs "concerts-tests" qui seront organisés fin mars par le ministère de la Culture à Paris et à Marseille. Le principe : des tests à l'entrée, sans empêcher les positifs d'assister au spectacle, une distanciation organisée, puis des tests post-événement, pour savoir si le protocole a réussi à empêcher les contaminations.

Comme l'explique France 3 dans la vidéo ci-dessous, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le Dôme devrait ainsi accueillir deux concerts-tests, où 2 000 spectateurs assis sont attendus. Les volontaires seront testés avant et après le concert. L'objectif est de mesurer les effets du brassage. L'expérience, supervisée par l'Inserm, est très attendue par le monde de la culture. "Tout ce qui peut montrer, comme tests et expérimentations, qu'il n'y a pas plus de risques dans les salles de spectacles que les centres-commerciaux ou dans les métros et les trains, peut servir au niveau national à prendre une décision de réouverture", explique Jean-Marc Coppola, adjoint au maire de Marseille chargé de la Culture.

Un "passeport vaccinal" pour voyager : pas à l'ordre du jour

La piste du "passeport vaccinal" qui permettrait éventuellement de voyager plus facilement cet été hors de nos frontières est pour l'instant écartée en France. Officiellement, le gouvernement français ne veut pas en entendre parler, alors que seuls 3 millions de Français ont reçu une première dose de vaccin. Là aussi, se pose la question de la rupture d'égalité entre les vaccinés et les non-vaccinés.

Voilà pour le côté scène. Côté coulisses, le gouvernement s'activerait tout de même sur le sujet, selon Radio France. En février, Emmanuel Macron l'aurait aussi évoqué. "Il veut qu'on avance pour ne pas être à la ramasse", confie un conseiller. De son côté, le ministère de la Santé travaille, lui aussi, sur ce passeport. Lors d’une récente réunion autour de Jean Castex, plusieurs ministres ont évoqué l’idée de saisir le comité national consultatif d'éthique (CCNE) pour savoir ce qui peut être fait.

En Europe, certains pays sont déjà très avancés sur la question. C'est le cas de la Grèce, l'Espagne ou encore le Danemark. Les services de la Commission européenne planchent également sur un "certificat sanitaire numérique", selon le commissaire européen Thierry Breton.

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