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Covid-19 : ce qu'il faut savoir sur les autotests, disponibles dès ce lundi en pharmacie

Vendus 6 euros l'unité en pharmacie, ces autotests ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale pour le grand public. Lorsqu'ils sont positifs, ils doivent être confirmés par un test RT-PCR.

Article rédigé par franceinfo
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Un autotest de dépistage du Covid-19, vendu en Belgique, le 30 mars 2021. (MAXPPP)

Les autotests arrivent dans les pharmacies françaises à partir de ce lundi 12 avril. Ils "vont se déployer progressivement dans des milliers d'officines tout au long de la semaine", a précisé le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans un entretien au Journal du dimanche. Le feu vert avait été donné le 16 mars par la Haute Autorité de santé (HAS) pour ces nouveaux outils de dépistage dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19. Franceinfo vous explique leur fonctionnement.

1A qui sont-ils destinés ?

Ces autotests visent les consommateurs qui voudraient se faire tester, par exemple avant d'aller voir des proches ou des amis. Dans ce cadre, "le test devra idéalement être réalisé le jour-même ou, à défaut, la veille de la visite", détaille la Haute Autorité de santéIl s'agit en effet de tests antigéniques qui repèrent le virus sous sa forme active. Attention, la HAS a autorisé le recours à ces autotests uniquement pour les personnes de plus de 15 ans. Les enfants ne sont donc pas concernés. 

Par ailleurs, des autotests seront accessibles pour faciliter le dépistage chez les personnes "qui ne se font pas assez tester aujourd'hui", selon le site du ministère de la Santé. "En outre-mer, par exemple, ou dans les milieux de précarité, et aussi chez les jeunes", avait précisé Olivier Véran dans une interview au magazine vidéo Brut. L'objectif est plus largement d'inviter la population à se tester régulièrement pour freiner la propagation du virus.

2Comment se déroule le test ?

Ces autotests consistent en des prélèvements dans le nez, à faire chez soi, et qui ne nécessitent pas de présence de professionnels de santé. Ils sont moins invasifs que ceux pratiqués en laboratoire ou en pharmacie. Le dispositif ressemble à un coton-tige, moins long que les écouvillons que l'on introduit au fond du nez. Il est donc moins profond (3 à 4 cm) et moins désagréable pour la personne testée. Il suffira de frotter les parois de ses narines, puis de tremper la tige dans une solution qui détecte la présence du Covid-19 en moins d'une demi-heure. Il faut ensuite exposer le prélèvement à un réactif et le résultat est obtenu en 15 à 20 minutes.

Selon l'avis communiqué par la HAS, tout résultat d'autotest positif devra être confirmé par un test RT-PCR. Capital pour le suivi des cas positifs par les autorités sanitaires, ce test PCR de confirmation permet "au patient de bénéficier de la prise en charge par l’assurance-maladie (délivrance d’un arrêt de travail, aide à l’isolement)", souligne le ministère de la Santé. Il permettra aussi "à l’assurance-maladie de mettre en œuvre le contact-tracing pour identifier les cas contact et casser les chaînes de contamination (...)". Enfin, il pourra servir à la "détermination du variant par criblage".

Petite précision : les autotests vendus en pharmacie sont uniquement nasaux et donc différents des tests salivaires mis à disposition depuis le mois de février dans certains établissements scolaires, dont le résultat intervient 24 heures après le prélèvement. Aucun autotest salivaire n'est pour l'heure homologué par la HAS en France.

3Ces tests sont-ils fiables ?

En Allemagne, l'Institut Robert-Koch a mené une étude sur l'efficacité des autotests. Elle s'établit à 71,7%, contre 98% pour les tests RT-PCR. D'autres études établissent une efficacité à 80% pour les personnes symptomatiques, qui tombe entre 50 et 60% chez les personnes asymptomatiques, rapporte Le Monde.

En France, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) valide des tests dont l'efficacité est supérieure à 80%, mais a tout de même autorisé ces nouveaux moyens de détection des cas. "Ces tests sont moins fiables, mais leur plus grande acceptabilité par la population et le fait que l'on gagne en rapidité pour casser les chaînes de transmission, tout cela fait la différence", explique Cédric Carbonneil, chef du service d'évaluation des actes professionnels à la Haute Autorité de santé, interrogé par le quotidien.

Sur son site, le ministère de la Santé indique également que "la répétition régulière des prélèvements" permet d'augmenter la fiabilité des autotests. L'idée est vraiment d'inciter les gens à se tester eux-mêmes, facilement, dès qu'ils le souhaitent et aussi souvent qu'ils le souhaitent.

4Où s'en procurer ?

Seules les pharmacies pourront vendre ces dispositifs médicaux à partir du 12 avril. Les grandes surfaces n'y seront pas autorisées, contrairement à la demande qu'elles avaient formulée, et contrairement à ce qui se passe chez nos voisins suisses ou allemands. En Allemagne, le test, commercialisé en supermarchés, coûte actuellement 5 euros. Le groupe Carrefour avait ainsi constitué un stock d'un million d'autotests dans la perspective d'une mise sur le marché, qui lui a finalement été refusée. Leur vente sur internet est également interdite. Le ministre de la Santé a justifié le choix de réserver la vente des autotests aux pharmacies par la nécessité d'expliquer leur fonctionnement par un professionnel de santé.

5Combien coûtent ces tests ?

Leur prix sera encadré : il ne pourra excéder 6 euros jusqu'au 15 mai, puis 5,20 euros ensuite. "Cette dégressivité se justifie par l’échelonnement de l’arrivée sur le marché français de fabricants aux capacités de production plus importantes et donc aux coûts de production plus faible", explique le ministère de la Santé.  Ces autotests ne sont pas pris en charge par l’assurance-maladie pour le grand public puisque celui-ci "dispose en effet déjà d’une offre de tests PCR et antigéniques facilement accessibles et pris en charge, dans un réseau dense de plus de 12 000 points de tests", expose le ministère de la Santé.

En revanche, ces autotests seront délivrés gratuitement, sur justificatif et dans la limite de 10 par mois, aux salariés à domicile intervenant auprès de personnes âgées ou en situation de handicap, ainsi qu'aux accueillants familiaux accompagnant ces personnes.

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