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Covid-19 : ce qu'il faut savoir sur les tests salivaires qui font leur entrée dans l'école de vos enfants

La campagne massive de dépistage lancée par le ministère de l'Education, qui a débuté dans la zone A dès le 22 février, s'est étendue lundi 1er mars à la zone C.

Article rédigé par Guillemette Jeannot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
Un élève en école élémentaire effectue un test salivaire Covid-19 en crachant dans un tube à essai, à l'école primaire de La Foret à Eysines (Nouvelle-Aquitaine), le 25 février 2021. (UGO AMEZ/SIPA)

Des tests salivaires pour garder les écoles ouvertes. C'est le but de la campagne massive de dépistage lancée par le ministère de l'Education afin d'assurer un meilleur suivi de l'épidémie de Covid-19 en milieu scolaire. Cette opération, qui a débuté le 22 février dans les académies situées en zone A, s'est amplifiée, lundi 1er mars, avec les élèves de la zone C.

En déplacement dans une école de Haute-Saône, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a affirmé que la France avait "tout à fait les moyens en termes de tests et de moyens logistiques" d'arriver "vers la mi-mars à l'objectif de 300 000 tests par semaine" pour l'ensemble des écoles françaises. Encore à ses prémices, cette campagne de dépistage suscite des questions au sein de la communauté enseignante et chez les parents d'élèves.

1Ces tests sont-ils douloureux ?

Non, bien au contraire ! L'avantage du test salivaire est qu'il n'est pas invasif pour le patient, à l'inverse du test nasopharyngé où un écouvillon est introduit dans la cavité nasale. Ici, les élèves sont invités à cracher dans un flacon sec et stérile fourni par le laboratoire en charge de l'analyse. "Le prélèvement salivaire est réalisé par crachat simple, par crachat bronchique ou par pipetage de la salive", précise la Haute Autorité de santé. Pour les plus jeunes enfants, âgés de moins de six ans, la salive peut être recueillie à l'aide d'une pipette.

2Comment doivent-ils être réalisés ?

S'il est simple pour le patient, le test salivaire est plus contraignant pour les laboratoires de biologie médicale : en effet, il nécessite des conditions de prélèvement strictes. L'échantillon salivaire doit ainsi être prélevé "plus de 30 minutes après la dernière prise de boisson ou d'aliment, de cigarette ou e-cigarette, d'un brossage des dents ou d'un rinçage bucco-dentaire".

Le crachat salivaire doit aussi être d'un volume suffisant. S'il peut être conservé à une température ambiante, il doit impérativement être apporté au laboratoire dans les "cinq heures" pour être ensuite analysé dans les 24 heures. Le temps d'attente pour connaître le résultat d'un test salivaire est identique à celui d'un test nasopharyngé et peut être connu dans les 12 à 24 heures qui suivent le prélèvement.

3Les enseignants participeront-ils ?

C'est la crainte de certains syndicats d'enseignants après qu'une notice à l'intention d'un directeur d'école a circulé sur les réseaux sociaux durant le week-end. Selon le document, repris par Guislaine David, secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, "ces prélèvements sont à faire par les personnels de l'école qui seront dotés d'équipement de protection individuel". Invitée sur franceinfo, lundi matin, Guislaine David a ainsi pointé le manque de personnel soignant pour réaliser cette campagne de tests : "Nous appelons les enseignants à ne pas se substituer aux personnels de laboratoire ou aux personnels soignants."

"Il y a une responsabilité qui est engagée. Nous ne faisons pas partie, nous enseignants, des personnels qui sont habilités à faire passer des tests."

Guislaine David

sur franceinfo

Sollicité par franceinfo sur la question, le ministère de l'Education Nationale s'est montré rassurant sur le rôle des enseignants dans cette campagne de tests.

"Il n'est pas question que ça soit les enseignants qui pratiquent cet acte médical. Ce sont uniquement les personnes habilitées à faire des prélèvements qui effectuent les tests."

Ministère de l'éducation nationale

à franceinfo

Cette opération, pilotée par les Agences régionales de santé, sera réalisée en lien avec les laboratoires d'analyse médicale qui fournissent le kit de prélèvement. Aux côtés des quelque 2 000 médecins et infirmiers de l'Education nationale volontaires et formés à la réalisation des tests, des renforts extérieurs seront aussi possibles, comme "les médiateurs de lutte anti-Covid ou encore la Croix Rouge", précise le ministère. La semaine dernière, dans l'académie de Reims, l'association est ainsi venue en soutien lors de la campagne de prélèvements organisée à Charleville-Mézières. Pas question donc, si vous êtes enseignants, de tenir le tube devant la bouche d'un élève. Toutefois, les personnels de l'Education nationale "peuvent être volontaires pour aider dans la supervision vis-à-vis des enfants ou le suivi administratif de ce qui se passe", a précisé Jean-Michel Blanquer.

Afin d'accompagner la montée en puissance progressive du nombre de tests salivaires, passant de moins de 10 000 la semaine dernière à entre "50 et 80 000" tests à réaliser cette semaine, le ministre a précisé, mardi sur France Inter, que "1 700 médiateurs (...) vont être recrutés de façon à appuyer les personnels mobilisés pour réaliser ces tests". Il s'agira d'"étudiants en médecine, en pharmacie ou dans d'autres domaines", mobilisés dès ce mardi.

4Seront-ils obligatoires ?

Non. Les élèves sont uniquement testés sur la base du volontariat, a affirmé le secrétaire d'Etat Adrien Taquet, début février, sur franceinfo. Pour les mineurs, un accord préalable du ou des responsable(s) légal(aux) est nécessaire. Un courrier type sera ainsi adressé aux parents pour recueillir leur consentement. Les établissements devront ensuite communiquer la liste des élèves volontaires au laboratoire, lequel viendra livrer les kits de prélèvement en nombre suffisant.

5Le nom des cas positifs sera-t-il communiqué aux établissements ?

Ce n'est pas prévu, relève le ministère de l'Education à franceinfo. En effet, les établissements scolaires ne recevront de la part du laboratoire que le nombre total de cas positifs, sans distinction de noms. C'est bien aux familles d'informer l'école en cas de test positif.

6Quels sont les avantages de ces tests ?

Les prélèvements salivaires sont particulièrement adaptés au dépistage "à large échelle sur une population fermée, comme au sein d'écoles, collèges, lycées, universités, personnels d'établissement de santé ou d'Ehpad", estime la Haute Autorité de santé. Ils permettent aussi une répétition des prélèvements, sans contrainte pour le patient testé. Dans un avis de février 2021, elle estime aussi qu'ils "ont une sensibilité satisfaisante à 85%, contre 92% pour les tests RT-PCR nasopharyngés". Tester massivement et régulièrement dans les écoles doit donc permettre d'isoler rapidement les cas positifs et d'informer les cas contacts.

D'ailleurs, depuis début février, les règles de contact-tracing au sein des établissements scolaires ont été renforcées. Dès l'apparition d'un seul cas confirmé, et non plus trois, le processus d'identification et d'isolement des cas contacts est désormais systématiquement engagé, que cela soit à l'école élémentaire, au collège ou au lycée. En maternelle, si un cas positif est détecté, ce sont tous les élèves qui sont considérés comme cas contact dès lors qu'ils ne portent pas de masque. En ce qui concerne la fermeture de classe, elle intervient automatiquement dès que trois cas confirmés sont identifiés, que cela soit en primaire, au collège ou au lycée.

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