Cet article date de plus de trois ans.

Covid-19 : la Guadeloupe reconfinée pour trois semaines, des touristes écourtent leur séjour

Confrontée à une "croissance exponentielle des cas" de Covid-19, la Guadeloupe a entamé mercredi soir son troisième confinement, assorti d'un couvre-feu strict de 20 heures à 5 heures et de restrictions de déplacement.

Article rédigé par franceinfo - Boris Loumagne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une affiche incitant à la vaccination contre le Covid-19 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) le 30 juillet 2021 (YANNICK MONDELO / AFP)

Mercredi soir en Guadeloupe,  les locaux comme les touristes ont voulu profiter au maximum des dernières heures avant le reconfinement proclamé à 20 heures en raison de la multiplication des cas de Covid-19. Alors dès 17 heures, les plages étaient prises d’assaut pour des pique-niques en famille, entre amis. "On est sortis avec les enfants pour profiter des derniers instants avant le confinement, explique Paola, venue avec sa bande de copines.  En Guadeloupe, on aime bien sortir, c’est la fête tout le temps", souligne-t-elle dépitée.

"On veut vivre et on nous met en confinement !", s’emporte Patricia, une de ses amies. Depuis jeudi 5 août, les Guadeloupéens n'ont en effet plus le droit de s'éloigner de plus de dix kilomètres de leur domicile, sauf motif impérieux et munis d'une attestation. Si les commerces restent ouverts, ainsi que les restaurants à midi, les bars sont tous fermés, tout comme les gymnases, stades et piscines.

"La Guadeloupe c’est le paradis. On a envie de se faire plaisir, on ne veut pas avoir d’heures, on est libres !"

Patricia, une Guadeloupéenne

à franceinfo

Sur les plages, seule la présence "dynamique" est permise, dans le cadre de promenade, baignade ou activité sportive individuelle. Patricia est particulièrement remontée contre cette dernière mesure : "Ça ne sert à rien de venir à la plage faire du sport dans l’eau. Je fais du sport chez moi ! Regardez comme je suis en forme !"

Mais derrière le ton bravache de Patricia, il y a aussi une vraie inquiétude concernant la situation économique. Elle cherche d’ailleurs du travail dans la restauration et craint que ce confinement ne lui complique encore un peu plus la tâche. 

Une crainte confirmée par  Tony, le directeur du restaurant le Quai Ouest, situé dans la marina du Gosier. "Il est 19h20. Dans une demi-heure, on va tout plier et les clients vont rentrer chez eux. On a les boules. On a surtout envie de continuer à travailler. On habite dans une île, l’économie ici c’est très compliqué. Il ne faut pas que ça dure trop longtemps. Là, je ferme samedi pour trois semaines pendant la période du Covid. À partir de la semaine prochaine, je vais avoir le pass sanitaire à mettre en place aussi et j’ai beaucoup de ma clientèle de juillet-août qui est partie."

"On a écourté notre séjour d'une semaine"

La marina sonne donc creux ce soir. Par la force des choses le couvre-feu est globalement bien respecté, hormis quelques jeunes qui s’attardent en terrasse. "20h16. Pour le moment, ils ne nous mettent pas dehors, donc on reste là, témoigne un groupe d’amis venus de la métropole. Quand il faudra partir, on partira. On est en vacances. On est de Lyon. On a écourté notre séjour à cause des mesures prises. On rentre une semaine plus tôt". 

La Guadeloupe reconfinée pour trois semaines pour cause de Covid-19, le 5 août 2021. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

Si l’ambiance était un peu morose mercredi soir en Guadeloupe, il n’y a pas eu de scènes de violences contrairement à celles qui avaient éclaté en Martinique lors de la première nuit de reconfinement. D’après des habitants de Pointe-à-Pitre, la police a procédé à des rappels à l’ordre en début de soirée. Et assez rapidement la ville a été plongée dans ce bruit de fond caractéristique des nuits antillaises : celui des grenouilles, des grillons et des moteurs de climatisation.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.