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Covid-19 : l'Institut Pasteur dévoile des scénarios optimistes sur l'évolution de l'épidémie cet été

Les deux scénarios de l'institut reposent notamment sur le maintien du rythme de la vaccination.

Article rédigé par franceinfo
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Des Parisiens profitent de la réouverture des terrasses des bars et restaurants, à Paris, le 19 mai 2021. (REMI DECOSTER / HANS LUCAS / AFP)

Une "dynamique très favorable." Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique, s'est félicité, mardi 25 mai sur franceinfo, de la baisse du nombre de nouveaux cas de Covid-19 en France. C'est une évolution "qu'il faudrait conserver encore quelques semaines parce que le plus bas on descendra, le mieux on sera positionné pour l'été qui arrive", a-t-il insisté, affirmant que "les trois semaines qui viennent sont capitales".

Un point de vue qui fait écho aux scénarios actualisés, et plutôt encourageants, de l'Institut Pasteur pour la période estivale, publiés samedi. Franceinfo vous les résume.

Pas de "reprise importante" de l'épidémie si la décrue se poursuit jusqu'au 9 juin

Pour établir ces différents scénarios, l'Institut Pasteur est parti de l'hypothèse que "le relâchement des comportements cet été serait du même niveau que celui qu'on a eu l'été dernier", explique Arnaud Fontanet à franceinfo. Durant l'été 2020, "le port du masque n'était pas systématique" et "un nombre plus limité de tests étaient réalisés", rappelle l'Institut dans ses projections (PDF). Le taux de reproduction du virus, qui correspond au nombre moyen de personnes infectées par un malade, était alors de 1,3.

Dans le premier scénario envisagé par les épidémiologistes, "la dynamique de décroissance de l'épidémie observée actuellement va se poursuivre jusqu'au 9 juin", prochaine étape du déconfinement en France. "A cette date, nous faisons l'hypothèse que [le taux de reproduction du virus] va augmenter pour prendre une valeur comprise entre 1,0 et 1,3, cette dernière valeur correspondant au niveau mesuré durant l'été 2020", détaille le document.

Dans ce cas de figure, les projections de l'Institut Pasteur sont optimistes. "Si l'on réussit à maintenir le rythme actuel de décrue des infections et hospitalisations jusqu'au 9 juin tout en maintenant ou augmentant le rythme de vaccination, on ne s'attend pas à observer cet été de reprise importante de l'épidémie liée au variant B.1.1.7 [détecté au Royaume-Uni] sous les conditions de contrôle qui avaient été mises en œuvre durant l'été 2020", estime-t-il.

Un rebond durant l'été si les contaminations repartent à la hausse dès le mois de mai

Le deuxième scénario explore l'hypothèse d'une reprise de l'épidémie dès le 19 mai, date à laquelle les musées, les commerces ou encore les terrasses des restaurants ont rouvert. "Si la décrue s'arrête suite à la deuxième étape du calendrier de réouverture le 19 mai et que les taux de transmission repartent à la hausse dès cette date, la situation épidémiologique durant l'été est plus incertaine", avertit l'Institut Pasteur. 

Dans l'hypothèse où le variant identifié au Royaume-Uni, désormais dominant, "est 60% plus transmissible que le virus historique, on pourrait s'attendre à une remontée substantielle des hospitalisations", détaillent les épidémiologistes. "Dans le scénario plus optimiste où le variant B.1.1.7 est 40% plus transmissible que le virus historique dans les mois qui viennent, on ne s'attendrait pas à observer de rebond important", ajoute le document. "Dans tous les scénarios explorés, ce rebond resterait plus petit que la troisième vague de la pandémie", assurent néanmoins les épidémiologistes. 

Le "risque de reprise cet automne" n'est pas écarté

"La différence entre scénarios tient au nombre d'admissions hospitalières au début de l'été. Dans les scénarios où la reprise a lieu le 9 juin, on part d'un niveau d'hospitalisation très bas qui nous permet d'absorber une augmentation durant l'été", explique l'Institut Pasteur. Pour limiter le risque de rebond épidémique cet été, les épidémiologistes rappellent qu'il "est préférable que la décrue actuelle des infections et hospitalisations soit maintenue pendant encore quelques semaines et que le rythme actuel de vaccination soit maintenu ou augmenté".

Les scientifiques mettent donc en garde contre "l'hésitation vaccinale ou [le] sentiment erroné que la vaccination n'est plus nécessaire car la situation épidémiologique s'améliore". Car si le rythme de la vaccination vient à décroître, "les projections seront dégradées".

"Le fait que le virus circule peu durant l'été n'écarte (...) pas le risque de reprise cet automne, avertit également l'Institut Pasteur. Pour limiter ce risque, il est important de maintenir l'effort de vaccination cet été et s'assurer qu'on atteigne un niveau de couverture vaccinale élevé à la rentrée." Par ailleurs, la question de la possible perte d'immunité avec le temps se pose également. "Pour l'automne qui vient, une des réflexions qu'on aura, quand on aura mieux compris comment évolue les taux d'anticorps chez les personnes vaccinées, c'est : est-ce qu'il faut (...) une troisième dose chez les personnes vulnérables, notamment à l'automne pour les préparer à l'hiver ?", résume Arnaud Fontanet.

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