Coronavirus : quand la décision de fermer une classe est-elle prise ?
Au total, 22 établissements scolaires et une centaine de classes étaient fermés à l'issue de la première semaine de rentrée, en raison de cas avérés de Covid-19, selon le bilan donné vendredi par le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.
Sitôt rouverts, déjà fermés. Moins d'une semaine après la rentrée scolaire, "une centaine de classes" avaient déjà dû fermer, vendredi 4 septembre, en raison de l'épidémie de coronavirus, a annoncé le même jour le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.
Il a précisé qu'au total, 22 établissements scolaires étaient fermés en France. Mais il a tenu à relativiser ce chiffre. "C'est à rapporter aux plus de 60 000 écoles, collèges et lycées qui existent en France, donc c'est un chiffre petit", a estimé le ministre. Quels sont les critères qui mènent à la fermeture d'une classe ou d'un établissement ? Qui prend la décision ? Comment ça se passe ? Eléments de réponse.
Un seuil critique de "trois cas" peut déclencher la fermeture d'une classe ou d'une école
Que se passe-t-il s'il y a une suspicion de Covid-19 dans une école ? A chaque fois, la procédure est la même : "La personne est immédiatement isolée. Elève ou enseignant, on lui demande de rester chez lui. Ensuite, les autorités sanitaires mènent des investigations pour établir les cas contacts, des tests sont faits et des mesures prises si nécessaires", a expliqué le ministre de l'Education nationale sur Europe 1 vendredi 4 septembre.
Sur son blog Instit humeurs, le professeur des écoles Lucien Marbeuf raconte ainsi qu'un de ses élèves, Moussa, a été testé positif au Covid-19 la semaine de la rentrée. Du coup, lui-même a été informé par la directrice de l'école qu'il devait "rester confiné jusqu'au 14e jour suivant le dernier" où il avait été en contact avec Moussa, et "faire un test PCR à J+7".
Que se passe-t-il ensuite ? "Plus de trois cas de Covid [dans un établissement] déclenchent généralement la fermeture de la structure", a précisé Jean-Michel Blanquer sur Europe 1. Le protocole sanitaire établi par l'Education nationale prévoit en effet cette possibilité. "A partir de trois cas confirmés dans des classes différentes d'un même niveau, il y a possibilité de fermeture du niveau. A partir de trois cas confirmés dans des classes et niveaux différents, il y a possibilité de fermeture de l'école ou de l'établissement", est-il écrit. Et c'est ainsi que la classe de Lucien Marboeuf a fermé "quatre jours après la rentrée". Sur son blog, le professeur des écoles signale aussi que les "stylos rouges" (un regroupement de professeurs en colère contre les réformes Blanquer) tiennent désormais une "carte officieuse" des classes fermées dans toute la France.
La décision est prise collectivement
Qui prend la décision effective de fermer une classe ? "Les autorités font preuve de discernement et de souplesse. Chaque cas est particulier", a répondu Jean-Michel Blanquer à Europe 1, de manière quelque peu évasive.
La "décision est prise au plus près du terrain, donc par le préfet en lien avec l'Agence régionale de santé, le recteur et en collaboration avec la collectivité territoriale concernée (mairie, département, région selon les cas)", détaille l'Education nationale, interrogée par franceinfo. Les autorités prennent théoriquement en compte les conclusions de l'enquête épidémiologique : "Elles considèrent le nombre de cas avérés, de cas contacts, la date de survenue des symptômes, le respect des mesures barrières, etc", détaille l'ARS de la région Grand Est.
Si possible, d'autres mesures doivent être privilégiées
En théorie, le ministère de l'Education nationale souhaite que les écoles restent au maximum ouvertes. Jean-Michel Blanquer a indiqué compter sur les "capacités d'adaptation" de chaque territoire. En cas de forte circulation du virus dans une zone géographique donnée, comme actuellement en Ile-de-France ou dans les Bouches-du-Rhône, il incite à la mise en place de mesures plus strictes afin d'éviter des fermetures totales d'écoles. Il peut s'agir par exemple de limiter le brassage des élèves au sein des établissements : une mesure non coercitive à l'échelle nationale, mais conseillée selon les contextes locaux.
Autrement dit, si la classe de l'élève malade est automatiquement placée en isolement, l'établissement ne sera fermé que si l'Agence régionale de santé estime que trop d'élèves sont à risque en raison d'un brassage trop important ou des rencontres trop nombreuses dans des espaces exigus.
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