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Coronavirus : le périphérique a-t-il été pris d'assaut par les Parisiens pour partir en vacances ?

Vous avez peut-être vu passer, sur les réseaux sociaux, des images de bouchons sur le périphérique parisien vendredi après-midi. Elles sont trompeuses. En réalité, le trafic routier a été extrêmement faible ce 3 avril sur cette voie et dans toute l'Ile-de-France.

Article rédigé par franceinfo
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La police contrôle les attestations obligatoires de tous les véhicules sur le périphérique parisien, le 3 avril 2020. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

"J'hallucine devant les embouteillages", écrit un internaute. "Bande d'irresponsables!", s'emporte un autre. Depuis la fin d'après-midi, vendredi 3 avril, des images du périphérique parisien circulent sur les réseaux sociaux. Que voit-on dessus ? Des voitures pare-chocs contre pare-chocs, sur plusieurs centaines de mètres... alors même que les autorités n'ont cessé ces derniers jours d'implorer les Français de ne pas se déplacer dans le pays à l'occasion des vacances de Pâques pour continuer de lutter contre l'épidémie de coronavirus.

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"Photo envoyée à l'instant par mon ami qui revient du boulot : le périph à Paris est encombré à 16h30. La Bretagne et la Normandie, préparez-vous...", peut-on lire par exemple sur ce tweet. Qui laisse entendre un nouvel exode des Parisiens vers d'autres régions.

En réalité, les images sont trompeuses. Le site Sytadin, qui donne l'état du trafic routier en direct en Ile-de-France, ne fait état que d'un seul petit kilomètre de bouchon, vendredi à 17h30, en Ile-de-France. C'est ce que montre le graphique ci-dessous, la courbe noire étant celle des bouchons : elle se confond presque avec le 0. La courbe bleu montre, elle, le nombre moyen de kilomètres de bouchons lors d'une journée normale.

Le baromètre des bouchons en Ile-de-France. (CAPTURE D'ECRAN / SYTADIN.FR)

En fin d'après-midi, on observait donc 1 kilomètre de bouchon sur le périphérique parisien, au lieu de... 325 kilomètres en temps normal. Comme le montre la carte ci-dessous, également issue de Sytadin, le trafic était très fluide dans toute la région parisienne.

Carte représentant les bouchons en région parisienne, le 3 avril 2020, à 18h30. (CAPTURE D'ECRAN / SYTADIN.FR)

Rien à voir avec un vendredi traditionnel donc. Ce faible trafic serait d'ailleurs le signe que les mesures de confinement ont été particulièrement respectées.

Des bouchons en raison des contrôles policiers

Mais alors que font ces voitures qui jouent à touche-touche sur une petite portion du périph ? En réalité, le fameux kilomètre de bouchon s'explique par les contrôles des forces de l'ordre déployées à plusieurs endroits pour empêcher justement les éventuels départs en vacances vers d'autres régions.

Sur la vidéo de ce journaliste, on constate par exemple que des policiers sont postés à l'entrée des sorties sud de Paris. Ils vérifient chaque véhicule, chaque attestation, ce qui crée des embouteillages.

Autre preuve que les Parisiens et les Franciliens n'ont pas quitté la région : le péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines, sur l'autoroute A10, au sud-ouest de Paris, ici à 18 heures. Le trafic est réduit à son plus simple expression, alors qu'en période de départ en vacances, les queues à ce péage peuvent s'étirer sur plusieurs centaines de mètres.

Vue d'ensemble du péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines, sur l'A10 au sud-ouest de Paris, à 18 heures, le 3 avril 2020. (CAPTURE D'ECRAN)

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