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"Le bracelet vous donne un périmètre de quinze mètres" : ces Français soumis à une quarantaine stricte à l'étranger face au coronavirus

Plus d'une vingtaine de pays ont décidé d'imposer une quarantaine sur leur territoire aux voyageurs provenant de France pour lutter contre le coronavirus. Avec des conditions parfois très strictes. 

Article rédigé par franceinfo - Lou Bourdy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une voyageuse porte un bracelet électronique, le 18 avril 2020 à Hong Kong. (ISAAC LAWRENCE / AFP)

Aux quatre coins du monde, des Français sont forcés de subir une quarantaine après un déplacement dans un pays considéré comme à risque par les autorités locales. Pour éviter la propagation du coronavirus, plus d'une vingtaine de pays du monde imposent cette quarantaine aux voyageurs provenant de France, une mesure mise en place notamment depuis le samedi 15 août par le gouvernement britannique

Mini-questionnaire obligatoire trois fois par jour

Camille passe son treizième jour de quarantaine dans son petit appartement en Corée du Sud. Dès sa sortie de l'avion, elle a été testée pour vérifier qu'elle ne présentait pas de symptômes du coronavirus. "On nous a installé des applications sur notre téléphone, pour qu’ils puissent nous surveiller en quarantaine", explique l'étudiante. En plus de surveiller Camille, l'application lui interdit de sortir de chez elle, même dans son couloir : "Il y a une géolocalisation et, trois fois par jour, je dois remplir un mini-questionnaire où je dois dire si j’ai de la fièvre ou des symptômes du Covid-19."

Ils ont des officiers désignés pour chaque personne en quarantaine, donc à chaque fois que je ne remplis pas le questionnaire, ils m'envoient un message.

Camille, étudiante en Corée du Sud

à franceinfo

Au-delà de la surveillance quotidienne, le plus dur pour la jeune femme, c'est surtout le manque de nourriture. "Au début, ça a été compliqué dans le sens où j’avais ramené un peu de nourriture de France", se souvient l'étudiante. "Les trois premiers jours j’avais un repas par jour parce que j’essayais de me rationner. Après, le gouvernement coréen nous a livré une box." Dans le fameux carton, Camille récupère des sachets de riz et quelques paquets de nouilles. "Ce n’est pas énorme, le matin je n’ai pas de déjeuner ou quoi que ce soit, je mange deux fois par jour."

"Je ne peux pas descendre ma poubelle"

De l'autre côté du monde, à Bahreïn, au Moyen-Orient, la quarantaine est encore plus stricte. Céline et sa famille doivent par exemple porter un bracelet traqueur autour du poignet, un bracelet en plastique impossible à enlever, relié directement à une application. "Ils font un 'check' sur la localisation et donc on reçoit régulièrement des notifications qui nous indiquent ‘attention restez à côté de votre téléphone’, ‘attention, veuillez nous envoyer une photo de vous avec votre bracelet’."

Une situation difficile à vivre pour Céline, son mari et sa fille, d'autant qu'ils ne peuvent absolument pas sortir. "Ici quand on dit quarantaine, c’est quarantaine, explique la mère de famille, le bracelet vous donne un périmètre de quinze mètres. Je ne peux donc pas descendre ma poubelle, je ne peux pas aller à la supérette de ma résidence."

Pour Céline et sa famille à Bahreïn, comme pour Camille, l'étudiante en Corée du Sud, il ne reste plus qu'un jour à tenir. Si le dernier test Covid-19 est négatif, elles seront libérées de leurs obligations.

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