Crise sanitaire : le spectre d'un nouveau confinement inquiète les associations de soutien psychologique
L'incertitude liée à la crise sanitaire du coronavirus s'ajoute aux dégâts psychosociaux créés par le confinement du printemps. Les bénévoles de l'association de suivi psychologique L'Epoc, dans le 19e arrondissement de Paris, font part de leurs inquiétudes avec le reconfinement qui guette.
Troubles du sommeil, anxiété, dépression : la crise sanitaire du coronavirus Covid-19 pèse sur la santé psychologique des Français et les récentes mesures de couvre-feu n'arrangent rien. Un climat d'incertitude qui vient s'ajouter aux dégâts causés par confinement du printemps dernier, lesquels pourraient s'avérer durables selon une récente étude de Santé Publique France. Aussi, à l'association L'Epoc, dans le 19e arrondissement de Paris, deux psychologues reçoivent des personnes en détresse psychologique, avec ou sans rendez vous.
''Les gens ne parlent que de la crise sanitaire, explique Patrick Almeida, l'un des psychologues de l'association. C'est l'empêchement de penser à un certain avenir ! Ils sont un peu figés, bloqués dans un présent éternel." Une patiente confie : ''Je suis extrêmement angoissée. C'est beaucoup d'entrave à la liberté individuelle et c'est cela qui me pèse", dit-elle.
Je me demande sans cesse comment je vais faire pour continuer de m'adapter à encore plus de contraintes.
Une patienteà franceinfo
Une autre patiente, Dany, arrive. ''C'est quelqu'un de très isolé, indique Patrick. S'il y a un confinement, comme elle a des enfants handicapés, l'angoisse va s'installer très rapidement pour elle", indique le psychologue. "La possibilité d'un reconfinement m'inquiète beaucoup, confie en effet Dany. Je ne sais pas comment on va gérer les angoisses, des dépressions aiguës. Comment voulez-vous faire ?''
"Ces angoisses, poursuit le Patrick Almeida, peuvent se manifester par des insomnies, comme ce patient, par exemple, qui dit ne pas dormir plus de deux heures par nuit. Il est obsédé par cela.''
Ces angoisses peuvent aussi se manifester par une sorte d'agressivité, par exemple contre quelqu'un qui n'a pas mis son masque et que l'on frappe.
Patrick Almeida, psychologueà franceinfo
''Il y a une sorte de panique générale, conclut le praticien. On ne sait pas trop qui a été contaminé par le virus. Il est un peu partout et nulle part...'' L'ensemble de ces troubles peut être traité par les psychologues de l'association L'Epoc ou par ceux des centres médico-psychologiques, qui ont également mis en place une ligne téléphonique gratuite de soutien au 01 48 00 48 00.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.