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Covid-19 : "Il serait nécessaire de reconfiner dès le 26 décembre pour remettre un couvercle sur le virus", estime le professeur Annane

La France a enregistré dimanche 12 799 nouveaux cas de contaminations et 131 décès ces dernières 24 heures.

Article rédigé par franceinfo
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L'esplanade du Trocadéro, désertée en dehors d'une patrouille de police, le 17 mars 2020.  (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

"Il serait nécessaire de reconfiner dès le 26 décembre à l'image de nos voisins pour remettre un couvercle sur le virus", a déclaré ce lundi 21 décembre sur franceinfo le professeur Djillali Annane, chef du service de réanimation de l'hôpital Raymond Poincaré à Garches, alors qu'au Royaume-Uni, c'est une nouvelle variante du virus, potentiellement plus contagieuse, qui a été découverte. Pour le professeur Annane, il faut absolument éviter "que ce mutant prenne la place de la version originale du virus" donc "si on attend [pour reconfiner], on va repousser de deux ou trois mois le moment où l'on va recommencer à vivre normalement."

franceinfo : Olivier Véran, le ministre de la Santé a parlé de situation épidémique précaire en France. Est-ce le cas selon vous ?

Djillali Annane : Absolument. On est en train de sortir du plateau élevé dans lequel on se trouvait depuis 15 jours, vers le haut et non par vers le bas. Le pire est devant nous, on le sait, on le voit. Le brassage et la circulation des personnes va s'accentuer dans les prochains jours en lien avec Noël, et ça va contribuer à amplifier la circulation du virus. Cette deuxième vague prend la forme d'un dos de chameau, on est en train de grimper sur la deuxième bosse du dos de chameau. Rien ne laisse penser que la situation va s'améliorer, beaucoup laisse penser que ça va s'aggraver. Il serait nécessaire sur un plan médical et sanitaire de reconfiner dès le 26 décembre, à l'image de beaucoup de nos voisins, pour remettre un couvercle sur le virus et pour repartir à la baisse du nombre des contaminations. On ne revivra pas normalement, tant que celle-ci ne sera pas redescendue en dessous des 5 000 cas voire en dessous de 1 000 cas, comme en juin.

Quelle forme prendrait ce reconfinement ? Celui de mars, avec les magasins fermés ?

On revient au confinement du printemps, parce que c'est la seule façon de ramener le nombre de contamination en dessous de 5 000 cas. Le plus vite on y sera, le plus vite, on retrouvera une vie normale, ce d'autant que le vaccin arrive, on va commencer la vaccination, et par conséquent, ça permettra de voir la sortie du tunnel à la fin du printemps. Si on attend pour prendre cette mesure, on va repousser de deux ou trois mois le moment où l'on va recommencer à vivre normalement.

Selon vous, y a-t-il une réelle urgence ?

Il y a un nouveau paramètre dans l'équation, dont on ne mesure pas encore forcément l'impact, c'est cette mutation du virus, qui semble être associée à une circulation encore plus rapide du virus. La meilleure façon d'éviter que ce mutant prenne la place de la version originale du virus, c'est de confiner pour couper court tout de suite. Car encore une fois, on ne peut pas prédire quel serait l'impact sur la poursuite de l'épidémie et sur le niveau d'efficacité de la vaccination si ce mutant venait à prédominer. Malgré les mesures de couvre-feu, malgré cela, l'épidémie continue de progresser et il faut y mettre un terme. Le plus tôt, on reconfinera, le moins long sera le reconfinement.

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