"C'est un ras-le-bol général" : l'inquiétude des restaurateurs parisiens avant le possible durcissement des mesures sanitaires
La capitale et la petite couronne pourraient passer lundi en alerte maximale au Covid-19. Dans ce cas, les restaurants et bars risquent de devoir fermer totalement, comme à Marseille.
Ils sont sur les dents ! Les restaurateurs parisiens sont suspendus aux annonces du gouvernement lundi 5 octobre. Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé jeudi que Paris et sa petite couronne seraient susceptibles de passer en écarlate sur la carte du Covid-19, et donc en alerte maximale. Si c'était le cas les bars et les restaurants devraient probablement fermer totalement, comme à Marseille et à Aix-en-Provence.
Un coup dur pour les professionnels du secteur qui n'ont vu presque aucun touriste cet été dans la capitale. C'est le cas de Patrick, un restaurateur parisien : "Bien sûr que je suis inquiet. Tous les restaurateurs vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. C'est un peu un ras-le-bol général. Là, on arrive encore à tirer notre épingle du jeu mais après, il va se passer quoi ? Il faut qu'on travaille."
"Il y aura de la perte"
Surtout que la fermeture brutale de rideau juste avant le confinement leur reste pour la plupart en travers de la gorge. Les restaurateurs craignent de ne pas avoir le temps de s'organiser. "Ça va refaire comme la dernière fois, assure Samuel qui gère un restaurant rue de la Convention dans le 15e arrondissement de Paris. On va nous dire de fermer la veille pour le lendemain. Qu'est-ce qu'on va faire de notre marchandise ? Il y aura de la perte." Selon ce restaurateur, si son établissement ferme, même 15 jours, il n'est pas sûr de pouvoir rouvrir.
c'est une mauvaise organisation. Il y a une logique qui n'est pas très logique. Tout le monde est excédé
Samuel, un restaurateurà franceinfo
Les négociations sont engagées entre les organisations patronales du secteur et le gouvernement. Elles proposent un protocole sanitaire strict : prise de température à l'entrée du restaurant, registre des coordonnées des clients et huit personnes maximum à table. Mais cette charte est loin de faire l'unanimité et ne convainc pas Xavier Denamur, propriétaire de cinq restaurants à Paris : "Ce protocole n'est pas le bon parce qu'il ne sert à rien, et qu'il n'est pas réalisable. La prise de température ça ne sert rien et le carnet, c'est seulement sur le volontariat."
Le chef étoilé Thierry Marx, lui, voudrait qu'on pratique le principe du pollueur-payeur : l'État doit inspecter chaque établissement selon lui. "Contrôlez-nous, et venez voir si cette profession est sérieuse ou pas. Ce n'est pas en nous infantilisant qu'on va résoudre le problème", plaide-t-il. Le Premier ministre Jean Castex devra trancher sur la question après avoir reçu l'avis du Haut conseil de santé publique, ce devrait être fait dimanche ou lundi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.