Baisse du nombre quotidien de décès du coronavirus : "De bonnes nouvelles" mais "l'eau coule toujours et la piscine continue de se remplir", selon un épidémiologiste
Pascal Crepey reconnaît sur franceinfo que ces chiffres "vont dans le bon sens", mais il estime qu'il faut vraiment faire attention "de ne pas crier victoire trop vite et relâcher le confinement".
Le nombre de décès en milieu hospitalier en France dus au coronavirus a de nouveau baissé entre samedi 4 et dimanche 5 avril, a annoncé dimanche le ministère des Solidarités et de la santé dans un communiqué. Au total, 357 personnes sont mortes en 24h. C'est le chiffre le plus bas depuis une semaine. Le bilan total est de 5 889 décès.
"Ce sont de bonnes nouvelles relatives. Mais il faut surtout dire qu'il faut faire attention à ne pas sur interpréter ces chiffres", a réagi dimanche 5 avril sur franceinfo l'épidémiologiste Pascal Crepey. Il reconnaît que les chiffres "vont dans le bon sens. Mais si le confinement a permis de resserrer le robinet, il faut bien comprendre que l'eau coule toujours et que la piscine continue de se remplir", alerte l'épidémiologiste.
Si les chiffres vont dans le bon sens, le problème est toujours présent.
Pascal Crepey, épidémiologisteà franceinfo
Selon lui, "les patients hospitalisés pour Covid restent longtemps à l'hôpital. Donc cela reste quand même des nouveaux patients qui encombrent les services de réanimation".
"Ne pas crier victoire trop vite"
Sans pour autant parler d'espoir, Pascal Crepey estime "toujours positif de voir que le confinement fonctionne". Mais il estime qu'il faut vraiment faire attention "de ne pas crier victoire trop vite et relâcher le confinement". Selon lui, si tout se passe bien, les chiffres "vont continuer à baisser ou à se stabiliser dans ces tendances là, dans les jours à venir". Il faut donc ne pas relâcher le confinement, car sinon, "c'est seulement dans quinze jours que nous verrons l'erreur qui aura été faite avec ce relâchement de notre attention".
Pascal Crepey hésite à faire des comparaisons avec les autres pays, tels que l'Italie, parce que "la variabilité" des données, "ne serait-ce qu'en France elle-même entre les différentes régions, est très, très, très importante". Cependant pour l'épidémiologiste, "d'une manière générale, oui, on peut dire que le modèle italien a bien servi à la France pour appliquer ce confinement et suivre la tendance baissière que l'on voit maintenant."
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