: Reportage "C'est juste incroyable" : en Irlande, le succès des exosquelettes qui aident les enfants à marcher ou remarcher
Grand sourire et t-shirt rose à paillettes, Lucy est atteinte d’une maladie génétique rare, qui l’empêche de marcher correctement. Elle est la première à tester le nouvel exosquelette pour enfants de l’Université DCU, à Dublin. "Lucy n’était pas très indépendante avant", raconte Grainne, physiothérapeute, qui n’en revient pas des progrès de la fillette en à peine quelques mois. Dans le monde, 17 millions d'enfants ont des troubles neurologiques qui les empêchent de marcher. À Dublin, un nouveau programme, unique en Irlande, vise à les aider grâce à ces exosquelettes, sortes de combinaisons intégrales motorisées.
"Évidemment, elle est encore petite. Mais depuis qu'elle vient ici, elle a vraiment gagné en autonomie, dans des choses comme s’habiller, grimper sur des chaises. Elle peut s’agripper à la table, pour jouer par exemple avec des objets qui y sont posés !"
Grainne, physiothérapeuteà franceinfo
Le jeu est justement au cœur de la séance. Lucy s’entraîne ainsi à marcher, chaque semaine, tout en jouant aux Legos. Un rendez-vous qu’elle ne raterait pour rien au monde, tout comme sa maman, Diane. "Ce sont des petites choses auxquelles on ne pense pas vraiment, mais on a eu notre premier câlin debout, on peut lui tenir la main tout en marchant à ses côtés ! Et la voir se tenir debout, si grande ! Je ne sais pas d'où elle tient sa taille, parce que ça ne vient certainement pas de moi, rigole-t-elle, émue. Il y a eu beaucoup de moments très émouvants. Mais oui, c'est juste incroyable, honnêtement !"
Une dizaine d'enfants a pu profiter des exosquelettes
En plus de pouvoir marcher, l’enfant a donc aussi les mains libres. L’avantage est énorme, selon Ronan Langan, le responsable du programme : "Normalement, un enfant qui se déplace en fauteuil roulant doit utiliser ses bras pour pousser ses roues, ou même s'il est capable de se tenir debout et de marcher, il s'appuie généralement sur un déambulateur ou peut-être des béquilles. Donc ses mains ne sont pas disponibles pour interagir avec son environnement. Ce qui est crucial quand on est jeune, ça permet au cerveau de se développer !"
Jusqu’ici, une dizaine d’enfants a pu en profiter et la demande pour ce type de thérapie est en forte hausse. Or, il s’agit du seul exosquelette pédiatrique, dans toute l’Irlande. Son coût est cependant extrêmement élevé : pour un robot, comptez au moins 200 000 euros.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.