Exosquelettes : on en est où ?

Après avoir longuement testé des exosquelettes, des entreprises passent à la vitesse supérieure. C’est le cas de la RATP qui a annoncé l’acquisition de 140 appareils.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les nouveaux exosquelettes de la RATP qui permettent de travailler les bras levés pendant plusieurs heures. (RATP)

La RATP vient d’annoncer l’acquisition de 140 exosquelettes pour des opérateurs de maintenance. Des appareils qui servent à protéger la santé du salarié. C’est la plus grosse commande passée à l’échelle d’un groupe, en une seule fois. 

franceinfo : Mais d’abord, c’est quoi un exosquelette ?

Sarah Lemoine : Un exosquelette, c’est un assistant physique, un appareil qu’on revêt, et qui permet de diminuer les efforts ou la fatigue musculaire, dans certaines situations de travail. Il existe plus d’une quarantaine de modèles aujourd’hui. Certains sont motorisés, d’autres pas. Ils peuvent cibler spécifiquement les bras, la nuque, le dos, les jambes, ou la main. En tout cas, ils ne décuplent pas la force, ils n’augmentent pas la productivité, ils servent simplement à protéger la santé du salarié.

Pourquoi la RATP a-t-elle acheté 140 exosquelettes ?

Pour soulager la posture très pénible des salariés qui réparent les portes de métro ou de RER dans les ateliers de maintenance. Ils peuvent passer quatre heures les bras en l’air, sur les mécanismes d’ouverture et de fermeture qui se situent en hauteur. À force, cela entraîne des troubles musculosquelettiques, parfois des arrêts de travail, et pas mal de plaintes auprès des managers.

Le projet a nécessité quatre ans. Le temps de définir les besoins, d’identifier le matériel, de le tester sur des salariés, avec des ergonomes et des médecins du travail. "Il faut vérifier que ce qu’on soulage dans les épaules ne se déporte pas dans le dos. La tension des muscles, l’amplitude des mouvements, la fréquence cardiaque ont été mesurées avec des capteurs, avec et sans appareil", précise Nicolas Stuyvers, le monsieur exosquelette de la RATP.

Les 140 assistants ont été déployés fin décembre 2023, dans 12 ateliers, 300 opérateurs ont été formés. L’utilisation repose sur la base du volontariat.

Est-ce que la RATP est la seule à entrer dans une phase opérationnelle, à grande échelle ?

Il y a une accélération depuis la fin de l’année dernière, selon Benoît Sagot-Duvauroux, qui travaille chez un distributeur d’exosquelettes. Il cite la filiale d’un grand groupe de BTP qui en a acheté 135 l’hiver dernier. Mais l’acquisition se développe aussi dans des PME, pour des peintres en bâtiments, des carreleurs ou dans des exploitations laitières.

Reste que l’exosquelette n’est pas la solution miracle pour diminuer la pénibilité. C’est juste un outil parmi d'autres. Les salariés doivent être très bien accompagnés, sinon, le matériel finit souvent au placard. La RATP espère réduire de 30% le nombre d’arrêts de travail chez les opérateurs concernés.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.