Cet article date de plus de six ans.

Lactalis : "Les rappels ont été mal faits", accuse le syndicat des pharmaciens de l'Essonne

Après le scandale Lactalis, Delphine Chadoutaud, présidente du syndicat des pharmaciens de l’Essonne a critiqué, vendredi, sur franceinfo la façon dont les rappels ont été organisés.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des boîtes de lait qui auraient dû être retirées ont été retrouvées dans des grandes surfaces mais aussi dans 44 pharmacies.  (MAXPPP)

Le PDG de Lactalis Emmanuel Besnier se rendra en personne à la convocation du ministre de l'Economie Bruno le Maire, vendredi 12 janvier à 14h30. Des boîtes de lait qui auraient dû être retirées ont été retrouvées dans des grandes surfaces mais aussi dans 44 pharmacies. "J'ai du mal à croire qu'un pharmacien ne soit pas hyper sensible sur ce sujet-là", explique Delphine Chadoutaud, présidente du syndicat des pharmaciens de l’Essonne. Elle a critiqué sur franceinfo la façon dont les rappels ont été organisés.

franceinfo : Comment expliquez-vous que des produits à risque ont continué à être vendus dans des pharmacies?

Delphine Chadoutaud : J'aimerais rester prudente et attendre d'avoir véritablement les résultats de l'enquête et le contenu des procès-verbaux qui ont été dressés par les agents de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes). J'ai du mal à croire qu'un pharmacien ne soit pas hyper sensible sur ce sujet-là. On peut imaginer, que dans ces 44 pharmacies, c'est une partie de la procédure qui n'a pas été respectée, c'est-à-dire que le pharmacien avait bien retiré les boîtes de lait mais qu'elles étaient dans un carton derrière et ils ne les avaient pas encore renvoyées au grossiste ou procédé à l'affichage réglementaire ou que c'est sur un site internet que le lait apparaissait à la vente même si le stock était à zéro. Pour autant, je ne défends pas bêtement et naïvement mes confrères. S'il y a dans ces 44, un seul qui avait encore des laits en vente, évidemment qu'il est condamnable et nos instances ordinales se chargeront de le condamner.

Comment les informations, en cas de rappel, arrivent jusque dans la pharmacie ?

Delphine Chadoutaud : Lactalis a prévenu le vendredi soir. Dès le samedi, il y avait déjà une couverture médiatique importante. Nous on attendait le rappel. La procédure n'est arrivée dans les officines que le lundi matin, parce que c'était le week-end et qu'il a fallu toute la lourdeur administrative avant que ça arrive jusque chez nous. Les pharmaciens qui étaient de garde le dimanche avaient des parents paniqués, posant des questions, alors que les pharmaciens n'avaient pas les réponses. Beaucoup de pharmaciens ont par précaution tout mis en quarantaine en attendant les instructions. Ensuite, les rappels eux-mêmes ont été mal faits. Il fallait dès le départ qu'on ait une procédure qui dise, on met tout de côté et on verra au fur et à mesure. Alors que tous les deux, trois jours, on avait un rappel qui disait, il faut retirer çà, puis çà aussi. Ça a semé une confusion.

Comment vous parviennent les rappels ? Est-on sûr que tous les pharmaciens les voient ?

Delphine Chadoutaud : Oui, parce que cela arrive sur nos écrans. J'ouvre mon écran et d'emblée je suis bloquée, j'ai le rappel qui apparaît et je ne peux pas continuer à travailler si je ne l'ai pas imprimé. Normalement, on a tous le réflexe de mettre ça en priorité. C'est imprimé et derrière il y a une procédure à suivre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.