Vous en parlerez aujourd'hui. Les marqueurs chimiques, nouvelles armes anticasseurs
Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, l'utilisation de "produits marquants" lors de prochaines manifestations violentes.
Le Premier ministre a annoncé lundi 18 mars une série de mesures anticasseurs. Parmi elles, les marqueurs chimiques. Une technique peu appréciée des forces de l'ordre qui remettent en cause son utilité. Edouard Philippe parle de : "produits marquants". Voilà une expression bien étonnante que l’on croirait sortie d’une publicité pour lessive. "Produit marquant", ça peut faire peur, dit comme ça, mais c’est sans danger. L’idée n’est pas seulement les arrestations mais aussi d’identifier les professionnels de la casse qui se fondent dans la foule. Désormais, mélangés à de l’eau ou à des gaz lacrymogènes, il pourrait il y avoir des molécules incolores et inodores, servant à identifier celui qui ne peut maîtriser ses nerfs à la vue d’une vitrine ou d’un Fouquet’s. Ces molécules se déposent sur la peau ou sur les vêtements et restent accrochées de nombreuses semaines sans qu’on le sache. Les personnes touchées sont ensuite identifiables grâce à une lampe à ultraviolet. Lampe ultraviolet ? Vous rajoutez un peu de David Guetta et c’est une soirée au Métropolis pour pas cher.
Un moyen pas très fiable
Si l’intention est louable, beaucoup de policiers s’interrogent. En effet, ces billes d’ADN ont déjà été testées, notamment lors d’émeutes dans des quartiers difficiles. Premier problème : si le suspect jette ces vêtements. Alors, ça peut arriver, même très souvent, de changer de vêtements. En fait, je ne voudrais pas affoler ceux qui réfléchissent aux nouvelles tactiques de sécurité mais je crois que depuis que quelqu’un a inventé le vol, il est surement à l’origine de cette technique dite du "Tiens je vais changer de vêtements pour ne pas me faire remarquer !"
Ensuite, comment savoir que c’est vraiment vous qui avez cassé ? En effet, le canon asperge une foule, y compris celui qui est au fond qui regarde. Donc si après enquête, on remarque un agent chimique sur votre peau, parce que vous n’étiez pas couvert ou vos vêtements, parce que vous n’aimez pas l’hygiène, qu’est-ce qui prouve que vous avez cassé ? Cela prouve que vous étiez là mais pas forcément que vous avez commis le délit. Le marqueur chimique pourrait vite devenir le petit souvenir d’une manifestation marquante, le goodies des forces de l’ordre.
À savoir que la police israélienne est allée plus loin pour marquer les manifestants. Pendant deux ans, elle a utilisé la "dirty water". Une grenade diffusant une odeur qui reste sur votre peau. Selon les spécialistes, il s’agit d’une odeur où se mélangent l’animal mort et de la matière fécale. Là, vous attendez avec impatience le canon à eau…
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