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Vous en parlerez aujourd'hui. François Ruffin veut supprimer les vols intérieurs au profit des trains, pas si simple

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, un député va déposer un projet de loi qui vise à supprimer 72 vols intérieurs.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'aéroport de Nantes Atlantique. Le Brexit change la donne, mais des mesures d'anticipation ont déjà été prises pour les compagnies et pour les passagers.  (MAXPPP)

Le député Insoumis de la Somme, François Ruffin, va déposer un projet de loi afin de limiter les trajets aérien franco-français afin de réduire la production de CO2. Un texte symbolique aux contours assez flous.

Si on veut se rendre à Marseille depuis Paris faudra-t-il passer par Moscou ? C’est une question que l’on se posera peut être dans l’avenir si la proposition de loi de François Ruffin est voté par l’Assemblée nationale. L’idée du député de la Somme, soutenue par des socialistes, des non-inscrits, le groupe Insoumis et même un parlementaire de la République en marche, propose "d’interdire l’exploitation de toute ligne aérienne" sur laquelle le train "permet un temps de trajet équivalent au temps de trajet de l'avion, soit 2h30".

72 vols quotidiens concernés

Adieu Paris-Bruxelles, Paris Bordeaux et tous les vols intérieurs depuis la capitale. Adieu Lyon-Nice, Lille-Montpellier ou Rennes-Strasbourg... En tout, 72 vols quotidiens seraient supprimés au profit du rail. Tout comme – et c’est assez scandaleux mais on fait avec – les 48 allers-retours quotidiens en hélicoptère entre Nice et Monaco. Comment faire si j’ai perdu mes jetons de Casino sur la place Albert 1er ? Ça n’intéresse pas messieurs les parlementaires.

Une loi en forme de réponse à la protection de la planète, puisque l’on sait qu’un avion produit énormément de CO2, que le trafic va augmenter dans les prochaines décennies et qu’il s’agit donc d’équilibrer notre soif de voyage et notre envie de transport rapide mais également de justice fiscale en taxant le kérosène des avions. Les Pays-Bas vont interdire les liaisons aérienne Amsterdam-Bruxelles. La Suède mobilise autour du sentiment de honte de prendre l’avion. La France est-elle prête à retrouver la joie des wagons-restaurants ? Pas si simple.

L'adoption de cette loi poserait des problèmes

Que faire des petits aéroports ?  Nul ne le sait. Que faire du personnel aérien affecté sur les lignes intérieures ? Nul ne le sait. Que faire pour les retards SNCF ? Ça arrive de temps en temps mais par exemple Lille-Nice en train c’est 7h25, quand vous avez du retard, d’un coup vous pensez qu’en avion c’est 1h20, ça pollue mais mes vacances seront sauvées. Dernier point, il est économique. Le trafic intérieur aérien, c’est aussi un vol de correspondance. Par exemple, un Bordeaux-New York, vous passez par Paris. Donc il y a un petit vol entre la Gironde et la capitale. S’il n’est plus assuré, pourquoi ne pas prendre une compagnie qui me fera changer d’avion à Londres, Madrid ou Amsterdam ? Moins prendre l’avion est une vraie réflexion pour le futur. Faudra-t-il apprendre à se passer des petits saucissons donnés après le décollage ? Oui, le réchauffement climatique nous prive de tellement de plaisirs.

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