Pour eux, voler est devenu trop polluant. En Suède, de nombreux habitants préfèrent éviter les voyages en avion. Le phénomène s'appelle le "flygskam", c'est la honte de prendre ce moyen de transport, par crainte des consommations vertigineuses de kérosène et de la pollution.À l'aéroport de Stockholm, ceux qui s'apprêtent à entrer dans l'avion sont un peu gênés. "Oui, j'ai honte", répondent plusieurs voyageurs interrogés. Pour partir en vacances, Elin Bergman fait dans le terre à terre. L'avion c'est fini, désormais cette salariée d'une association environnementale prend systématiquement le train. "Quand j'ai annoncé ça, les gens m'ont regardée bizarrement", raconte-t-elle. Elle a répondu qu'elle pouvait "voyager autrement sans être obligée de détruire la planète pour autant", quitte à se compliquer un peu la vie. En 2013, depuis Stockholm, elle se rend à Split, en Croatie, et réalise 42 heures de voyage en train contre 2h45 en avion. Son mari ne s'en est pas encore tout à fait remis.Les vols internationaux résistentRenoncer à l'avion est une tendance qui prend de l'ampleur, relayée par les réseaux sociaux. Il suffit d'aller à la gare de Stockholm pour s'en rendre compte. Les représentants de la SNCF locale s'en frottent les mains. Les compagnies aériennes, elles, se rassurent avec les vols internationaux. Ils résistent encore, avec un trafic en hausse de 2% l'an dernier.