Conflit Israël-Hamas : après avoir tiré 200 roquettes, le Hezbollah a-t-il les moyens d'une guerre contre Israël ?

Le risque d’une guerre totale entre Israël et le Hezbollah augmente chaque jour. Avec plus de 200 roquettes et des drones explosifs lancés sur le nord d’Israël, jeudi, le Hezbollah dit avoir riposté à l'élimination d'un de ses commandants par Israël.
Article rédigé par Claude Guibal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des combattants du Hezbollah assistent aux funérailles du commandant militaire Mohammed Naameh Nasser, dans une banlieue sud de Beyrouth, le 4 juillet 2024. (ANWAR AMRO / AFP)

Près de la frontière nord d'Israël, plus de 200 roquettes, ainsi que des drones explosifs ont été lancés par le Hezbollah jeudi 4 juillet 2024, alors que 100 autres roquettes avaient déjà été tirées la veille. Depuis neuf mois, les échanges de tirs à la frontière entre Israël et le Liban sont quotidiens, mais la surenchère de ces derniers jours fait craindre un embrasement total.

Le Hezbollah dit avoir riposté à l'élimination par Israël d'un de ses commandants dans le sud du Liban. C'est le troisième haut responsable du mouvement - au moins - à être tué depuis octobre 2023, début de la guerre qui oppose Israël au Hamas. Lors de cette flambée de violence entre le Hezbollah et l'armée israélienne, au moins 495 personnes ont trouvé la mort dans les affrontements côté libanais, très majoritairement des combattants du Hezbollah.

Le Hezbollah, un groupe qui a grandi et qui s'est modernisé

Le groupe libanais est l’allié du mouvement islamiste palestinien, mais il est aussi soutenu et financé par l’Iran, qui l’utilise en fait comme une arme stratégique. La peur d’un embrasement total dans la région inquiète au plus haut point la communauté internationale, les Nations unies en tête, qui multiplient les alertes. Mardi, Emmanuel Macron a téléphoné à Benyamin Nétanyahou à ce sujet. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, il y a quelques jours, demandait aussi aux Israéliens d‘éviter une nouvelle escalade du conflit.

Ce conflit pourrait en effet être dévastateur, d’autant que le Hezbollah a phénoménalement grandi depuis 2006, date de sa dernière grande confrontation directe avec Israël. Bien plus puissant que le Hamas, il pourrait être constitué aujourd'hui d'au moins 50 000 combattants, peut-être plus. Avec des hommes qui ont notamment acquis une expérience de terrain importante lors de la guerre en Syrie, où ils ont agi en supplétifs de l’armée de Bachar al-Assad.

Un équipement d'attaque, mais quel niveau de défense ?

Mais la force du Hezbollah, c’est surtout un arsenal qu’on sait extrêmement important, même si les informations ne sont que parcellaires. Il disposerait d’un stock de plus de 100 000 missiles, dix fois plus qu’en 2006, et des missiles d’assez longue portée pour atteindre tout le territoire israélien, ainsi que des drones kamikazes. Toutes ces armes ont une utilisation différente. Les roquettes de courte portée, comme celles utilisées jeudi, sont là pour faire monter la tension, les drones servent davantage à saturer les défenses antiaériennes.

Le Hezbollah est aussi en mesure de frapper les plateformes gazières israéliennes en Méditerranée, et aussi des navires. Mais, si cette escalade méditerranéenne inquiète, on s’interroge aussi beaucoup sur l'équipement du Hezbollah en matière de défense antiaérienne, pour faire face à l’aviation israélienne.

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