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Argentine : un candidat de droite populiste favori de l'élection présidentielle

Enferré dans une inflation galopante qu'il n'a su maîtriser, le président argentin Alberto Fernandez, impopulaire, ne se représente pas aux élections de dimanche 22 octobre. La victoire se jouera donc entre Patricia Bullrich à droite, Sergio Massa au centre gauche et le favori libertarien Javier Milei.
Article rédigé par Olivier Poujade
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Javier Milei de "La Liberté Avance" lors de son discours de clôture de sa campagne, à la Movistar Arena de Buenos Aires, Argentine, le 18 octobre 2023. (JUAN IGNACIO RONCORONI / MAXPPP)

Dans l’arène du dernier meeting de campagne de Javier Milei, le slogan du candidat libertarien le présente comme "la solution unique" pour l’Argentine. À quelques jours des présidentielles de dimanche 22 octobre, pour l’anniversaire des 40 ans de sa démocratie, le peuple argentin place en tête des sondages un candidat antisystème, libertarien, particulièrement vulgaire et insultant. Son nom : Javier Milei. Populiste argentin de droite, il se classe clairement dans la ligne de Jair Bolsonaro au Brésil et de Donald Trump aux États-Unis.

Une bête de scène, ancien chanteur de rock

Le stade est plein à craquer. Sur l’écran géant, une tête de lion en feu qui rappelle la coiffure déstructurée ébouriffée de cet "OPDI" : Objet Politique Difficilement identifiable. Sa voix éraillée harangue avec morgue :"Salut à tous, je suis le lion, je suis le roi d’un monde perdu." Puis, à la fin de son discours, il assène à plusieurs reprises "Vive la liberté p... !". Le juron habituel de Javier Milei, qui explique son immense popularité par le fait d’avoir été par le passé chanteur de rock, joueur de football et qui met en avant aujourd’hui sa formation d’économiste.

Le vœu le plus cher de Javier Milei est de faire voler en éclat la classe politique installée en Argentine depuis 40 ans. Pour cela, il appuie bien sûr là où ça fait mal, à commencer par l’inflation galopante qui ronge le pays depuis deux décennies et qui a encore pris +124% en un an. Milei veut en finir avec la banque centrale argentine, "la dynamiter", préfère le dollar au peso, qu’il qualifie "d’excrément", de "déchet", ne servant "même pas à fabriquer de l’engrais".

La justice sociale, "c'est du vol", une "aberration"

Milei promet de tout déréglementer, de réduire l’État à sa portion congrue. Et il ne faut surtout pas lui parler de justice sociale, ou du dernier personnage argentin à lui faire de l’ombre, le pape François : "Le pape, je vais vous le dire en face, c’est le représentant du diable sur Terre. Il faut lui expliquer à cet imbécile qui est à Rome, lui qui défend la justice sociale, qu’il sache que c’est du vol et que ça va à l’encontre des commandements. C’est un péché capital. On peut le déguiser sous le joli nom "justice sociale", ça reste une aberration. Depuis quand c’est une bonne chose de traiter les gens de la même manière ? Jamais !"

En plus d'être antisystème, antisocial, néolibéral, Javier Milei se pose dans les camps anti avortement, pro arme et climatosceptique. Il veut tout "découper à la tronçonneuse", outil qu’il utilise régulièrement dans ses meetings, outil qui est aussi le symbole de groupes paramilitaires d’extrême droite partout en Amérique latine.

Javier Milei, provoque, il choque, il fascine et il inquiète aussi. Le candidat vit seul avec ses cinq chiens, tous nés du clonage génétique de son premier fidèle compagnon, "Conan". Un compagnon mort il y a quelques années, mais avec lequel Milei dit continuer de communiquer. Selon les derniers sondages, c’est à cet homme, surnommé "El loco" ("le fou") par ses compagnons de classe quand il était petit, que selon les sondages plus de 30 % des Argentins comptent confier leur vote dimanche.

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