L’usage des drones pour l’observation et la surveillance des cultures agricoles
Le conflit russo-ukrainien inquiète l’agriculture française, l'Ukraine et la Russie étant les deux pays considérés comme le grenier à blé de l’Europe puisqu'ils exportent plus de 20% de la production mondiale.
Alors que le 58e Salon international de l’agriculture s’est ouvert ce samedi 26 février, sur le thème "L’agriculture, notre quotidien, votre avenir", deux jours à peine après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, on craint effectivement une hausse du prix des matières premières agricoles. Le monde agricole reste bouleversé par les approvisionnements aléatoires en fonction des conflits.
À cela s'ajoutent des changements écologiques et les terres agricoles malmenées. Il nous faut alors maintenir nos rendements pour être compétitifs, tout en limitant les produits toxiques. L’intelligence artificielle rend la mécanisation plus vertueuse, plus précise, et plus propre.
Selon Terre de liens, nous détruisons 55.000 hectares de terres agricoles chaque année, soit un terrain de foot toutes les sept minutes. De plus, le secteur agricole est responsable d’un cinquième des émissions de gaz à effet de serre, dont une majorité issue des bovins.
Les tracteurs bientôt remplacés par des drones ?
Seulement, si l’on parle beaucoup des méthodes de production et de la diminution de l’élevage pour verdir le secteur, les véhicules agricoles ont un rôle à jouer. Le secteur de l’agroéquipement, qui représente 100.000 emplois en France, fait des progrès considérables sur les tracteurs qui sont capables de suivre un tracé par GPS. Certains sont même autonomes, et alimentés en énergies renouvelables fabriquées à la ferme.
Les nouvelles technologies entrent dans notre quotidien, mais aussi dans celui des agriculteurs, comme en témoignent l’utilisation de l’intelligence artificielle ou des tracteurs robotisés. Parmi les arrivées surprenantes, force est de mentionner l’usage des drones pour l’observation et la surveillance des cultures, notamment face aux infections.
"La chambre d’agriculture de l’Aisne propose aux agriculteurs de ce département de survoler leurs parcelles de betteraves avec un drone qui va détecter les infestations de chardon."
Étienne Vicariot, ancien directeur des ventes chez John Deereà franceinfo
Les carburants de demain
Le monde agricole avance également vers des carburants plus propres, et s’essaie au biogaz et aux carburants de synthèse, ou encore à l’hydrogène et à l’électrification.
Pour pallier le prix élevé de telles innovations, et tendre vers des équipements "bas carbone", certains proposent la mise en place d’incitations financières, à l’instar de celles dans le monde automobile. L’idée fait donc son chemin dans le monde agricole, notamment chez le constructeur New Holland, qui a été l’un des premiers à produire un tracteur à hydrogène.
"Aujourd’hui, il n’y a pas d’incitation au niveau des acheteurs de matières premières agricoles qui diraient : 'je suis une chaîne de restauration rapide, je veux que ma salade soit certifiée bas carbone’ ou ‘je suis une chaîne de supermarchés, je veux que les poireaux et les carottes soient certifiés bas carbone et je les achète plus cher’.
On manque encore d’incitations qui feraient en sorte que les agriculteurs aient une équation économique plus favorable", souligne Nicolas Morel, responsable produits France chez New Holland.
Il reste toutefois important de prendre du recul et de regarder les disparités dans les méthodes de cultures : dans le monde, les propriétaires de tracteurs ne sont que 30 millions, face aux 300 millions d’agriculteurs qui travaillent en traction animale et plus d’un milliard qui travaillent la terre à la main.
Alors lorsque nous achetons notre nourriture, il serait bon de savoir d’où elle vient, et le coût écologique de son transport, et enfin, dans quelles conditions humaines elle est produite.
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