Tout est politique. Réforme de la SNCF : le délégué Sud-Rail, Fabien Villedieu, dénonce "la contradiction" des hommes politiques
Les invités de "Tout est politique" sont notamment revenus, lundi, sur la réforme du rail.
Le bras de fer ferroviaire se poursuit, lundi 9 avril, au quatrième jour d'une grève des cheminots toujours très suivie contre la réforme du rail. Le débat se déplace au Parlement : l'Assemblée nationale a approuvé lundi soir le principe d'une nouvelle organisation de la SNCF en société nationale "à capitaux publics", malgré une vive opposition.
L'extrait
Invité de "Tout est politique", lundi, Fabien Villedieu, délégué syndical Sud-Rail, dénonce cette réforme, s'appuyant sur la commande du gouvernement auprès d'Alstom - 100 "TGV du futur" d'ici fin juin - annoncée par Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, le 22 mars.
Fabien Villedieu : On nous explique que la SNCF est quasiment en faillite, donc qu'il faut faire un plan de restauration. Et, un mois après, on a le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, qui annonce un plan d'achat de 100 rames TGV nouvelle génération pour 2,5 milliards d'euros ce qui va, de fait, alimenter la dette du ferroviaire. Ces injonctions contradictoires sont à l'image de ce qu'il s'est passé à la SNCF. On a des politiques qui nous disent : "La dette de la SNCF, ce n'est pas bien, ce n'est pas correct." Mais, les mêmes politiques, à commencer par Bruno Le Maire, vont vous demander la construction de lignes à grande vitesse, ça c'est pour Alain Juppé, et l'achat de 2,5 milliards d'euros de rames TGV dont on n'a pas besoin, c'est la version Bruno Le Maire. Et vous savez à quoi ça va servir ? Ça va servir à libérer des rames TGV de la SNCF qu'elle va passer dans une filiale pour les louer à qui ? Aux concurrents de la SNCF ! Voilà la contradiction, voilà la schizophrénie dans lesquelles on va tomber.
Les invités
Fabien Villedieu, délégué syndical Sud-Rail
Benoît Simian, député La République en marche de la 5e circonscription de Gironde
Clémentine Autain, députée France insoumise
Édouard Lecerf de la TNS Sofrès
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