Production d'huile de palme en Malaisie : qu'est-ce que la "diplomatie de l'orang-outan" ?

On connaissait la "diplomatie du panda" de la Chine, qui consiste à prêter ou offrir des pandas dans un cadre diplomatique. Sur le même schéma, la Malaisie veut promouvoir la "diplomatie de l'orang-outan", pour sensibiliser les pays acheteurs d'huile de palme à la cause environnemental malaisienne.
Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jeune orang-outang femelle sur un arbre dans les jungles du nord de Sumtra en Indonésie. (OLEH_SLOBODENIUK / E+)

La Malaisie s'inspire de la Chine et de sa "diplomatie du panda", qui a fait de la préservation du panda un vecteur d'influence, par des prêts ou des dons de ces ours à des zoos étrangers. Cette fois-ci, l'idée est d'offrir des orangs-outans aux pays acheteurs d'huile de palme pour les sensibiliser à la cause de cette espèce en voie de disparition.

Ce grand singe à la fourrure orangeâtre a élu domicile à la cime des arbres de la forêt tropicale malaisienne de Bornéo, et parcourt la canopée à la recherche de fruits, de feuilles et d’insectes pour se nourrir. Mais depuis des décennies, à cause de la déforestation et des activités humaines, notamment agricoles, leur nombre a drastiquement diminué. Autrefois, les orangs-outans étaient présents sur tout le continent asiatique, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il en reste un peu plus de 100 000 en Malaisie, et environ 15 000 sur l'île indonésienne de Sumatra.

L’huile de palme ou les orangs-outans ?

La Malaisie est le deuxième producteur mondial d'huile de palme derrière l'Indonésie. Les palmiers sont la plus grande culture agricole du pays. Pour rappel, leur huile est utilisée dans l'industrie agroalimentaire comme le chocolat ou la margarine, ou encore dans les cosmétiques, le savon et le shampoing. Les principaux importateurs sont les pays de l'Union européenne et l'Inde. Comme la Malaisie ne veut pas abandonner cette culture lucrative, elle fait face à un dilemme : faut-il choisir entre la protection des grands singes et la production d'huile de palme ?

Cette diplomatie des orangs-outans se veut donc un appel au secours, pour concilier à la fois la protection de cette espèce menacée et les impératifs de développement économique. Le ministre malaisien des Matières premières exhorte l'ensemble de la filière d'exploitation et d'importation de l'huile de palme à collaborer avec les ONG de protection de la biodiversité pour mettre en place des programmes de préservation.

Appel à des financements pour créer des réserves naturelles

Cette diplomatie des orangs-outans est aussi un appel aux financements internationaux pour sauver ces grands signes en créant notamment des réserves naturelles. Pour l'UICN, l'Union internationale pour la conservation de la Nature, les solutions devraient se focaliser sur l’amélioration de la planification des nouvelles plantations de palmiers à huile, afin d'éviter le déboisement des forêts tropicales où vivent ces grands singes.

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