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Le pouvoir iranien est-il en train de perdre le contrôle ?

Les événements survenus récemment en Iran bouscule les fondements de la République Islamique.

Article rédigé par franceinfo - Lucas Menget
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un homme face à la police anti-émeute lors d'une manifestation à l'extérieur de l'Université Amir Kabir de Téhéran, le 11 janvier 2020. (AFP)

Il faut être honnête, personne n’est en mesure de savoir en ce mardi 14 janvier ce qu’il va se passer en Iran. La seule certitude, c’est un enchaînement d’événements qui bouscule les fondements de la République Islamique. Parfois dans l’Histoire, une journée, une heure, un acte, précipite un pays ou un régime. En deux jours, trois présentatrices de la télévision publique ont démissionné pour dénoncer les mensonges de l’État, sur fond de nouvelles manifestations. Un geste impensable il y a encore une semaine.  

Des manifestations défient le régime dès novembre

En novembre et décembre, des manifestations monstres contre la hausse des prix de l’essence défient le régime. La répression est féroce avec plusieurs centaines de morts. Le pays est coupé du monde, et sa population est terrifiée mais déterminée. Mais, les puissantes milices, les bassidji et les gardiens de la révolution, gardent le contrôle.

Le 3 janvier dans la nuit, le général Soleimani, le plus puissant militaire du pays et de la région, est abattu par les américains. Cette fois-ci, les Iraniens défilent en masse dans les rues pour lui rendre hommage. Sa mort semble tout à coup souder le peuple autour de l’Ayatollah Khamenei. Et puis, le 8 janvier, les gardiens de la Révolution abattent, par erreur, un Boeing ukrainien, tuant les 176 passagers. Il faut trois longs jours pour que le pouvoir reconnaisse que l’armée a pris l’engin pour un avion américain.  

Le mensonge de trop

C’est trop pour les étudiants qui redescendent dans les rues en masse. Les images sont fortes. Par exemple, des manifestants évite ostensiblement de marcher sur le drapeau américain peint sur le sol de la faculté. Un acte de défiance vis-à-vis de leurs dirigeants. Les vidéos sur Twitter témoignent à la fois de la violence et de la panique de la police. Plusieurs grands artistes iraniens qui devaient participer au festival marquant l’anniversaire de la révolution annulent leur présence. Et surtout, ils le disent ouvertement au risque de se faire arrêter.  

La solidarité de la classe politique après la mort de Soleimani a volé en éclat. Une porte s’est ouverte, c’était le mensonge de trop. Dans son communiqué, une des présentatrices vedettes de la télévision dit : "Pardon de vous avoir menti pendant 13 ans à l’antenne."   Le pouvoir a toujours réagi par la répression. Mais les dirigeants actuels savent parfaitement comment se joue l’Histoire, eux aussi sont arrivés au pouvoir en 1979 par une révolution.

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